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13 novembre 2022 7 13 /11 /novembre /2022 13:10
C'est la Lumiere qui fait voir - Gd Ordre Egyptien -

Si « la lucidité est la blessure la plus proche du soleil », comme le veut René Char, on peut dire, malgré une opinion largement répandue, que seul le regard de l’aveugle peut affronter le soleil. Il est vrai que dans la tradition oculométrique (j’emprunte ce terme aux études de Benjamin Mayer), les yeux de l’aveugle ne participent pas à cette substance solaire qui, selon Plotin, leur permettrait de regarder en face l’étoile la plus proche de nous. Il est important donc, d’articuler dans une réflexion introductive la condition tout d’abord dans le contexte mythique et par la suite à travers quelques fragments philosophiques.

La mythologie grecque nous fournit d’ailleurs plusieurs archétypes de la cécité, à commencer par celui de Polyphème : dans la représentation de ce regard unique, telle qu'elle nous est fournie par l'Odyssée, cet habitant de la grotte préhistorique fonctionne comme la pupille originelle de la nature, n’observant qu’elle-même. La lumière dans la grotte, le feu éclairant la demeure de Polyphème, n’est que le monde de l’empirie la plus grossière où le regard originel et toutes les perceptions visuelles demeurent dans la mono-vision absolue.

C’est avec OEdipe que nous retrouvons le regard libéré de la fatalité mythique, rendu possible par la castration symbolique, c’est-à-dire la cécité aux choses de ce monde. Par sa prise de conscience de ce qu’est l’homme, OEdipe est le premier personnage mythique à aller au-delà du visible puisque c’est lui-même qui devient la victime de la fatalité mythique. Son aveuglement n’est que la représentation d’une troisième possibilité d’aller au-delà des choses telles quelles en acceptant le fait que lui aussi a le droit de mourir. Dans la mesure où la sagesse est liée à la nuit, Il est donc nécessaire d’examiner la situation de tous ceux pour qui la nuit demeure l’espace privilégié d’une fatalité sans appel. Être du côté de la nuit signifie peut-être aussi se plonger aux origines des origines, c’est-à-dire au début de la pensée d’Etre qui nous est communiquée par le discours mythologique. La pensée comme theorem, c’est-à-dire lorsque l’image, la lumière de l’esprit, sort de l’union indifférenciée avec l’obscurité.

Reprenons donc ce que nous dit le rituel … C’est la Lumière qui fait voir, les yeux par eux-mêmes ne voient rien … qui nous renvoie à la phrase énigmatique adressée à Homère par des chercheurs de puces … : « Tout ce que nous avons vu et saisi, nous le laissons, tout ce que nous n’avons ni vu ni pris, nous l’emportons » … marquage évident démontrant s’il en était besoin le décalage entre le monde des réalités empiriques et celles de l’esprit. Héraclite, en nous dévoilant la vérité sur le monde des réalités, inaccessibles à l’esprit d’Homère, nous montre, matériellement, la force brute des faits qui jonchent notre espace existentiel, c’est-à-dire celui du corps. Le toucher, unique sens de la vérité matérielle, perçoit ce qui pour l’oeil n’est pas perceptible ;
autrement dit l’oeil, en tant qu’organe de la distance et de la mesure, peut s’illusionner sur la réalité des choses, alors que le toucher peut nous informer d’abord sur les points aveugles de notre propre corps. Sans cette possibilité, nous ne pourrions pas appréhender avec notre corps les objets extérieurs à celui-ci, puisque ce dernier pourrait rester une sorte de mirage dépourvu de toute possibilité de vérification. Nous faisons ainsi un corps à corps avec le monde des objets, en palpant à l’aveugle tout ce qui échappe à notre oeil.

Dans la philosophie d’Ernst Bloch, nous rencontrons le concept de « pré image » (Vorbild), qui nous renvoie à la première perception, encore indéfinie, d’une réalité encore inexistante. Les trois étapes de création que Bloch nomme « incubation », « inspiration » et « explication », sont valables aussi pour l’idée de « pré-image » telle qu'elle est conçue dans notre tête avant que nous puissions l’appliquer sur l’objet de notre observation. Pour moi l’incubation est en quelque sorte un point aveugle de la connaissance, c’est donc elle qui lui donne une raison d’être, ou plus exactement, de n’« être-pas-encore » …. Si le monde est infiniment ouvert, il en est de même pour notre possibilité de connaissance. Et la philosophie de nous proposer deux termes complémentaires :
- la « pré-apparence » (Vorschein)
- et l’« apparence » (Schein). Ce que nous voyons dans le tableau Ronde de nuit de Rembrandt, c’est l’espace nocturne … seulement la « pré-apparence » qui doit nous donner nous révéler le contenu vrai du tableau, c’est-à-dire le matin annoncé par le jeu de la lumière. Autrement dit, ce tableau s’adresse, à un premier niveau, aussi bien à l’instant de l’obscurité de notre perception qu’à la vision utopique du matin qui arrive, c’est-à-dire à l’espace temporel d’une réalité qui n’est pas encore en face de nos yeux aveuglés. Il faut donc s’engager consciemment dans l’oubli esthétique pour retrouver derrière notre à-présent vécu, un regard inédit, celui des possibles. Pour voir, l’oeil transmet au cerveau les informations lumineuses qu’il reçoit .. et la rétine transforme cette lumière reçue en ondes et autres impulsions électriques que notre cerveau traduit en image … c’est donc le cerveau qui délivre la vision, l’oeil et ses annexes n’étant que des organes intermédiaires permettant le résultat final VOIR.

La lumière, y compris ces rayonnements invisibles, transporte une grande partie de l'énergie solaire jusqu'à la surface de la terre et maintient l'équilibre de l'environnement naturel, avec la régénération de l'oxygène par la chlorophylle des plantes. Et donc question : qui produit de la lumière ? Il est bon de rappeler qu’on dénomme source primaire, toute source qui produit de la lumière, visible même isolée de toute autre source lumineuse. Le Soleil, les étoiles, la lave, le feu, les lucioles, les verts luisants, etc., sont donc des sources primaires de lumières. Et au-delà d'un simple un outil de confort qui permet de prolonger notre activité dans l'obscurité, la lumière possède de nombreuses propriétés sur l'organisme des individus et impacte à la fois notre santé physique et notre psyché !. Alors nous, Patriarche des Védas Sacrés, nous allons entreprendre un long et périlleux voyage. Et je cite le rituel : .. N’oublie jamais que dans sa vie l’homme porte en lui le germe de passions qui peuvent un jour dominer son âme. Si la Raison dirige les Passions par l’entremise de la sympathie et de l’amour, peu à peu, le sentiment de bienveillance, de générosité et l’humanisme deviendront bientôt les nouveaux pilotes de l’âme.

Et encore … N’oublie jamais que triompher des passions, c’est unir la Sagesse et les Vertus avec la Justice et la Liberté. Les textes ou vedas sacrés sont divisés en deux catégories :
- celle formant la Çruti (textes transmis par la puissance divine)
- et celle formant la Smriti (textes transmis par la mémoire des hommes).
Tiens tiens … La Çruti est composée des 4 textes sacrés de l’hindouisme : les Védas, chaque veda etant divisé en 4 parties (encore 4).
1- Les Samhitâs, généralement écrits en vers, sont les recueils de base dont découlent les autres.
2- Les Brahmanâs qui sont des textes liturgiques qui mettent en lumière les liens existants entre les rituels et la mythologie en s’appuyant sur la symbolique et en mettant le sacrifice au centre du fonctionnement de l’univers.
3- Les Aranyakas ne concernent que les initiés en mettant en perspective les relations entre le sacrifice, le cosmos et l’homme.
4- Enfin, les Upanishads sont des traités d’inspiration philosophique qui s’adressent aux initiés mais en s’attardant sur une vision plus théorique que pratique.

Allons plus loin … Une différenciation est à faire entre les textes sacrés Veda et les textes sacrés de religions telles que le christianisme ou même la religion musulmane. En effet, les textes sacrés des autres religions relatent les faits et gestes d’un prophète et sont écrits de la main de l’homme alors que les textes védiques sont simplement la retranscription phonétique du langage de la nature. Un érudit déclarait : « on n’a pas commencé à écrire les textes parce que la tradition commençait à se perdre, mais la tradition a commencé à se perdre quand on a commencé à écrire les textes ». en fait Il n' y pas, et il n' a jamais été, une seule religion, qui n' ait emprunté quelque partie de sa doctrine d' une plus ancienne et d’avant elle. Le nombre quatre est commun à toutes – les quatre éléments de la nature, les quatre saisons, les quatre points cardinaux, Nord, Sud, Est et Ouest, et presque inutile d' en multiplier les exemples, la grotte d' Elephanta est ainsi supportée par quatre piliers massifs. Le nombre sept apparaît tellement fréquemment dans toutes les religions et cérémonies qu' il semble aisé d' en conclure qu' il est un lien entre elles. Commençons par les sept jours de la semaine, et les sept Planètes des Anciens. Les Rabbis juifs décrivent sept enfers et leur ont donné un nom. Les Musulmans croient en sept enfers et sept paradis. Zoroastre dit qu' il y a sept classes de Démons. il y avait sept Temples sacrés en Arabie, sept lampes dans le Temple de Bactriane.

Le nom de la femme de Thot est Sfkh, Sabah pour les Hébreux, ce qui veut dire sept. Son symbole est sept rayons, ou cinq rayons et deux cornes, allusion aux cinq planètes plus le Soleil et la Lune, par lesquels les fêtes et les saisons sont ordonnées…
Dans les temples de Fo, ou Bouddha, en Chine, il y avait toujours, placée sur une arche, un tableau de Shinto, la sainte mère, avec un enfant dans les bras. La tête de la femme est surmontée d’un rayon de gloire, et des lumières restent continuellement allumées devant elle. Dire que toutes ces merveilleuses coïncidences sont le seul résultat du hasard est une insulte à l'intelligence humaine. … C’est la lumière qui fait voir, les yeux par eux-mêmes ne voient rien… », nous dit Orphée… Elle est, selon sa définition, le sens par lequel on perçoit la forme et la couleur d’un objet ; c’est la faculté de voir grâce à un organe, l’oeil. L’oeil a deux fonctions bien définies : voir et regarder, déterminant ainsi, deux aspects qualitatifs : Le regard et la vision.
Le regard impliquant une séparation entre l’observant et l’objet observé.
La vision impliquant une perception par l’organe de la vue, d’où « percevoir ».
« L’Intelligence est l’attribut de ce qui correspond à la vision, à l’intuition (…) comme telle, l’Intelligence est donc la connaissance des choses divines absolue… », nous dit Robert Ambelain.
Comment, alors, ne pas nous rappeler de la phrase du rituel de Memphis Misraïm du 1er degré : « …que nos oreilles entendent, que nos yeux voient et notre âme comprenne… ».

Sans oublier le « rameau d’or », donné au voyageur (nom donné ici à l’impétrant) par Sérapis qui représente ici la pureté et la sagesse, passeport pour entrer dans les Enfers et jalonne tout le parcours. Il permet d’être admis dans le royaume des morts et de surtout, de pouvoir, en revenir. Isis sera dévoilée au moment où le Voyageur éclaire les 4 flambeaux avec le « flambeau de la raison qui cherche la vérité »
VOIR 4 lettres comme le mot sacré .. la parole perdue yod hé vau hé … tiens encore le 4 le quaternaire le carré qui résout aux seuls et vrais initiés la quadrature du cercle … avec pour centre un point central où tout est UN, faire son devoir comme dit le REAA DE VOIR … capacité de recevoir, de laisser se diffuser cette vérité qui nous éclaire dans les 4 directions voire se répandre sur terre et dans les airs, uni UN I tous ensemble à l’UN I VERS.
Alors cette poussière d’étoiles devient visible tant à notre esprit qu’à notre coeur et nous nourrit notre voie.
Pour mémoire d’une tradition qui se veut fidèle à sa loi … la Kabbale rajoute : lors du Matan Torah il est ainsi écrit « Tout le peuple virent les voix, mais aussi les torches, la voix du Chofar et la montagne fumante ». Ces quatre niveaux, correspondent aux quatre lettres du « Y.HVH » ( Yod, Hé, Vav, Hé) . En effet ; 1/ la lettre YOD ( י) est le niveau des « VOIX » , il correspond dans le « ‘Ets ‘Hayim » (l’Arbre de vie cosmique ) à la «Sefirah - ‘Hokhmah », la SAGESSE . 2/ le HE (ה) correspond aux TORCHES , allusion symbolique à L’INTELLIGENCE rattachée à la 2ème « Sefirah - Binah » . 3/ LE VAV (ו) correspond lui au son du SHOFAR, rattaché aux EMOTIONS qui s’étend de la «Sefira - ‘Hessed au Yessod » 4/ Quant à la 2ème lettre HE (ה), elle désigne LA MONTAGNE fumante qui est rattachée à « L’EXPRESSION », pour désigner la « Malkhouth », la 10ème et dernière Sefirah de l’Arbre de vie (notre monde) …

Ainsi , lors du Matan Torah, le peuple d’Israel expérimenta l’Unité de la Divinité à un tel niveau que les sens humains de la vue et de l’ouïe fusionnèrent afin de « voir ce qui s’entend et entendre ce qui se voit ». Ce niveau non humainement accessible, a été rendu possible par la projection dans le corps spirituel de l'âme ( l’Arbre de vie de l’être) de la Sagesse Divine cachée ( la ‘Hokhmath Nistara , qu’explore l'étude de la Kabbalah), par l’intermédiaire du ‘Ets ‘Hayim ( l’Arbre de vie cosmique ). Au final, conclut la Kabbale ; « Voir la montagne fumer c’est faire l’expérience de l’Etincelle divine allumant toutes les dimensions afin que l’homme revienne à la Source première ; … la parole perdue Y.HVH .

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