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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 14:07

                           A la gloire du grand Architecte de l’Univers

 

Vous m’avez demandé de parler quelques minutes de symbolisme relatif à la gestuelle maçonnique qui nous permet d’aborder une petite partie du Langage Sacré, ce cheminement, cette voie qui permet de passer du tumulte de l’extérieur au silence de l’intérieur, du silence à la parole après l’acquisition ou le réapprentissage des connaissances de base, de la levée d’une partie du voile qui mène de la parole au verbe, puis après avoir exalté la quintessence des vertus cardinales du verbe au silence de l’Initié qui sait mais se tait.

 

Je vous convie donc aujourd'hui au périple intimiste d'un voyage et d’une mort à chacune de ces étapes. Rassurez-vous tout de suite, mon propos ne se veut pas morbide... Il ne s'agit, en effet, que d'un pas­sage, d'une fin sans cesse répétée qui prélude toujours à une nouvelle naissance, une renaissance …

Je parle de la mort du profane, préfiguration de la naissance du Maçon dans son 1er degré symbolique. Cette mort n'est pas celle que nous avions entre­vue, çà et là. Son sens, sa valeur s'affinent. Je vous convie plutôt à la quête du Divin, ou plutôt de la lumière qu'il génère, quête du Graal lumineux qui pare le preux Che­valier d'un aura resplendissant, dardant alentour ses rayons bienfaisants.

Mort à une vie pour renaître à une autre, d’abord matérielle avant de se dévoiler spirituelle par l’acquisition et la connaissance des mots sacrés, germes spécifiques à chaque degré maçonnique reçu.

Mais commençons par le commencement, c'est-à-dire la sortie du cabinet de réflexion,  Œuf du monde et matrice de cette Terre qui m’engendra pour subir les épreuves qui me permettront d’abord de naître avant de grandir. Rappelons nous mes FF et mes SS que le langage sacré que nous abordons a, tel le cœur, ses raisons que la raison ne connaît pas.

Et voila que déjà que l’on m’empêche le profane de voir et naturellement de marcher droit pour le conduire peut que peut à la porte du Temple, tous ses sens en déroute, le cœur à nu, il se sent obligé de se mettre au diapason avec celui qui le précède et qui le guide, celui qui lui souffle … un début de cette nouvelle vie.

Dès lors,  tel un humble postulant qui cher­che la Lumière en demandant l'entrée du Temple, le récipiendaire devient souffrant aux épreuves des Eléments et de la mémoire du Monde. Oui il trébuche et maintenant persévérant il se souvient … il est prêt à offrir à celui dont il ne reconnaît pas le nom une première alliance par l’expression de son serment et par la projection de son testament philosophique.

Alea jacta est. Conscient ou pas il est dans les mains du Divin Potier et commence son apprentissage gnostique via le rituel maçonnique et le devoir respecté des Règlements Généraux et Grande Constitution. Il vibre à la baguette du Grand Chef d'Orchestre de la Vie, chacun d’entre nous oeuvrant avec son instru­ment et son registre spécifique.

Ainsi, Pierre, dans sa deuxième Epître, I, 21, dit-il :

« Avant tout, sachez-le: aucune prophétie d'Ecriture n'est objet d'explication personnelle ;

Ce n'est pas d'une volonté humaine qu'est jamais venue une prophétie; c'est poussés par l'Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.»

Mais que ma t-on appris ? Quelle règle dois je observé ? Quelle position dois je adoptée ? Qu’est ce qui me distingue et permets de me reconnaître entre FF :. Maç :.

Un signe principalement, … une stature …  un tablier de travail  enfin une marche qui permets de me reconnaître pour en effet pour tel …

Je vous le dis mes FF et mes SS, le rituel se vit essentiellement par les mots, sons, rythmes, répétitions, sens de rotation de la marche ou de la parole.

La tradition orale était très importante avant les manuscrits, l’imprimerie et l’édition et si l’on admet que la transmission se fait par la parole et les écrits, elle se fait aussi par la gestuelle.

Atavisme ou mimétisme, les attitudes sautent parfois les générations et nous relient à nos aïeuls alors que  nous ne les avons jamais connu ou fréquenté. Au-delà du code génétique que nous propageons il y a une tradition familiale, clanique ou castique qui résonne et ondule le long des générations.

Gestes et attitudes font partie d’un langage codé voire d’un code lui-même. Il peut s’agir d’un signe d’appartenance, un signe de reconnaissance conscient et affirmé. Nous le reproduisons suivant une modalité répétitive mais surtout perpétuelle. L’Ordre statique de la Loge et sa mise en mouvement révèle un sens certainement,  mais, par sa régénération, l’action de la loge est dans une continuité qui nous met en écho avec nos frères depuis des siècles (l’Egrégore) ; Et par sa reproduction modélisée de la Loge participe à perpétrer le mouvement collectif dont le seul témoin serait certainement la lumière éternelle du plateau du VM :.

 

1- Le LANGUAGUE DU SILENCE

L'impétrant n'est plus un enfant comme en témoigne sa quête et c'est par le silence qu'il pourra descendre en lui même, entreprendre ce 1er travail d'introspection nécessaire à s’écouter et s’entendre, à devenir Maçon et Maitre de soi même. Ce besoin est d’ailleurs rappelé dès le cabinet de réflexion avec l'inscription V.I.T.R.I.O.L. : (Visite l'intérieur de la Terre et en rectifiant tu trouveras la Pierre Cachée).

L'outil symbolique de cette descente en son soi est le fil à plomb, à la fois statique et dynamique. Ce n'est pas un pendule qui se balance, le fil à plomb lui ne bouge pas. Il est silencieux, il nous appelle au silence nécessaire pour regarder en nous même. Mais, malgré son immobilisme apparent, le fil à plomb contient une dimension dynamique dans la tension de son fil; car si le fil à plomb est composé d'un fil et d'un poids relativement très lourd qui empêche tout mouvement parasite, il exerce de fait une traction très forte vers le bas, vers l'intérieur de la Terre, invitation à descendre au plus profond de son Etre et de son Soi.

 

Et sa contraposée cad son image réfléchie c’est un métronome vous savez mes FF et mes SS :. Cet objet qui permets de se mettre en cadence lors de notre chaîne d’union, passer du silence intérieur au silence du sacré afin de régénérer notre égrégore par notre Esprit. Et pour finir conscient de cette science promettre à la fin de nos travaux de garder le silence cad le Secret.


Je vous rappelle aussi mes FF :. Et SS :. qu’en musique, le silence est une note et non point une vacuité ( cad un vide). Enfin à
côté de ce silence face à soi même, le FF :. AA :. est confronté au silence des autres  FF et SS :. de la loge. Pour mémoire l’Apprenti est tenu de garder le silence durant toutes les tenues jusqu’à son passage au degré supérieur…tout en jurant le garder le secret cad le silence … mais la c’est encore une autre histoire.

2- La POSITION DU CORPS

A contrario de la première entrée dans le temple où le récipiendaire marche la tête inclinée en avant, les jambes repliés et en avançant presque à 4 pattes, (cad en ayant oublié la marche de l’homme sur ses seuls membres postérieurs), et du dernier genou posé à terre avant de prêter serment devant l’Autel, la communication des secrets du 1er grade symbolique se fait en se tenant obligatoirement parfaitement droit … les pieds en équerre, … le corps dans cette position matérialisant symboliquement la rectitude de l’Esprit et les pieds en équerre symbolisant la justesse de nos Actions.

Pour mémoire, un Juste était symbolisé dans l’ancien temps par un Djed, une colonne ou une pierre tombale en position debout ; De même certaines civilisations enterraient leurs morts en position verticale au lieu d’horizontale mais ne nous dit on pas que tout en FM n’est que Equerre, Perpendiculaire et Niveau.

 

3- Le LANGUAGUE DES TROIS(TRE)PAS

C’est ainsi que l’on nous fait avancer, oui mais tout en nous freinant car comment marcher en avançant seulement et d’abord le pied (gauche) (ou droit) selon le rite pratiqué avant de ramener l’autre pied en le faisant glisser par terre jusqu’à venir se mettre à l’équerre du 1er pas. Trois pas sont ainsi exécutés, ce tre-pas permettant de passer de l’extérieur à l’intérieur, du profane au sacré. Cette marche se fait de plus dans le plan cad au raz du sol tout en avançant de l’Occident vers l’Orient, regardant de façon directive et obligatoire l’Orient où siège le VM :. en chaire avant de se tourner sans bouger respectivement vers le 1er puis 2 eme surveillant.

Chacun des pas forme un angle droit et nous enseigne que nous devons toujours agir selon le droit et  selon le devoir.

L'exécution correcte des pas de l'Apprenti, le corps énergiquement redressé, la main faisant le signe, le regard dirigé vers le Vénérable, est à elle seule preuve de la  couverture intérieure.

Ces pas nous rappellent encore la seconde de nos grandes lumières, l'Equerre, qui est à la base même de la position des pieds et des mains. Que la vie du Franc-maçon se déroule sans discontinuer sous le signe de l'Equerre tout en étant projeté résolument vers l’avant, où siège la source de la sagesse!

Le nombre des pas rappelle les efforts  constants que le Franc-maçon doit faire pour s'approcher toujours davantage de la Sagesse. Ces pas se font les yeux ouverts, car le nouvel Initié connaît à présent les devoirs que, par sa promesse solennelle, il a à assumer. L'exécution particulière des pas de la marche d'Apprenti doit nous rendre sensibles à la prudence et à la réflexion dont tous nos actes doivent être empreints; car initiés, nous ne marchons plus au petit bonheur la chance, mais conscients ( avec conscience cad avec savoir con-science ) du but qui est devant nous. Nous sommes ici en présence du symbolisme de l'échelle mystique du temple de Salomon. Les pas de l'Apprenti ne sont pas autre chose que les trois premiers degrés de cette ascension qui doit conduire au coeur même de la vérité. 

4- Le LANGUAGE DU GESTE (et les CHAKRAS)

Isis et Hathor devant Osiris élèvent les bras à l'horizontale et présentent les paumes des mains ; de même parmi les cinq Boud­dhas de méditation, l'un d'eux porte un bras en avant et présente la paume de la main. Ce signe, que les Occidentaux dénomment, signe d'adoration, ou signe d'admiration et que les Bouddhistes dénomment "absence de crainte", par sa répétition, prend la valeur de symbole.

Comme les mots, les gestes nous relient à une période anté­rieure à la tradition écrite, celle où l'on "ne gravait ni burinait". L'enseignement se transmettait par des mots et des gestes de caractères éphémères, sans recours à des objets et des images de caractère permanent.

Tandis que le mode verbal est basé sur le pouvoir du verbe, le mode gestuel est basé sur l'effet de magie". Nous utilisons le terme de magie dans le sens que lui donne Mircéa Eliade dans "Images et symboles" (12, p. 150), à savoir : "rien n'est séparé de rien" ou "tout est lié à tout" par une texture invisible.

On peut situer le problème dans un autre contexte. Si à tel sentiment éprouvé correspond un geste instinctif, la répétition du geste peut réveiller le même sentiment. Ici aussi apparaissent des relations invisibles entre le conscient et l'inconscient. Les écoles initiatiques ont repéré quelques gestes-clefs qui sont en relation avec la vie profonde de la psyché. La réitération de tels gestes fait dès lors partie de la technique initiatique.

Les signes maçonniques faits avec les bras et les mains se réfè­rent à des points repères du corps humain. On comprend mieux la portée de tels signes en évoquant les chakras de la tradition hin­doue.

 « L'homme possède des centres de force qui sont les nadis. Ces nadis appartiennent au corps astral. Le prôna est le lien vital qui unit le corps physique et le corps astral. Le prâna circule dans des « tubes » qui sont les nadis. Il y a trois principaux nadis : Sushumnâ, Idâ et Pingâlâ. La sushumnâ est située à l'intérieur de la moelle épinière. Idâ et Pingâlâ montent de chaque côté, dans un mouvement serpentant et passent à droite et à gauche de la sushumnâ. C'est dans sushumnâ que passe le kundalini, la force magique.

D'après le « tao », le Ki est la force fondamentale de toute vie matérielle ; elle circule à l'intérieur et le long du corps en empruntant des chemins précis, nommés « méridiens ».  L’idée est de démontré également que  l'homme est lié à toutes les autres manifestations de l'univers ;

La transmission de l'influx le long d'un trajet nerveux produit divers phénomènes Ce flux peut être aussi modifié par des gestes précis qui éveillent ou modifient les grandes forces universelles endor­mies.

Il existe certains points nommés les « chakras » (ou roues) comme étant des générateurs prâniques.  Leadbeater énumère sept chakras :

1, le chakra-racine, à la base de la colonne vertébrale ;  2, le chakra de la rate ;

3, le chakra ombilical ;  4, le chakra du coeur ;  5, le chakra de la gorge ;

6, le chakra du front ;  7, le chakra du sommet de la tête.

 La mise à l'ordre au degré d'Apprenti correspond au Chakra  situé au niveau de la gorge. C'est un signe statique. Par opposition, la marche en trois pas de l'Apprenti est un exemple de la mise en oeuvre d'une dynamique de la symbolique gestuelle.

« Le texte tantrique, dit Marqués-Rivière,  précise que ce chakra est la porte de la grande libération pour celui dont les sens sont purs et contrôlés. Cette libération est obtenue par l'éveil de ce centre qui permet de voir « les trois formes du temps », c'est-à-dire le passé, le présent et l'avenir ; ce texte symbolise la réali­sation de l'être au delà du temps, dans la manifestation informelle dont ce chakra est, en quelque sorte, la porte d'entrée. »

 

Le geste, la position et la posture sont des stimuli qui renvoient donc à des dimensions invisibles. Nous pouvons maintenant aborder le signe d’apprenti dans son détail.

Le Signe d'Apprenti

Le Signe d'Apprenti comprend deux gestes distincts :

le signe d'ordre et le signe proprement dit.

-          Se « mettre à l'ordre », c'est placer la main droite à plat sous la gorge, les quatre doigts serrés et le pouce écarté formant l'Équerre. La main gauche reste pendante.

-          « Faire le signe », c'est redresser la main perpendiculairement à la gorge, la ramener à l'épaule droite et la faire retomber le long du flanc droit.

 Ce signe porte généralement le nom de « guttural ». On l'inter­prète d'une façon tout exotérique en lui attribuant cette signifi­cation :

" Je préférerais avoir la gorge coupée, plutôt que de révéler les secrets qui m'ont été confiés. »

Wirth nous dit, : « La main droite, placée en Équerre sous la gorge, paraît contenir le bouillonnement des passions qui s'agitent dans la poitrine et préserver ainsi la tête de toute exaltation fébrile, susceptible de compromettre notre lucidité d'esprit. Le signe d'Apprenti signifie à ce point de vue : " Je suis en possession de moi-même et je m'attache à juger de tout avec impartialité. »

« Il convient de se rappeler, écrit Plantagenet, que, suivant les correspondances du zodiaque des anciens initiés, nous trouvons la gorge régie par le signe du Taureau, symbole complexe de l'impulsivité passionnelle susceptible, non d'être domptée, mais d'être détournée de ses fins bestiales.

Dès lors la haute signification du signe apparaît fort claire : au moment de pénétrer dans le Temple, le Maçon affirme par son geste qu'il a isolé sa pensée des influences extérieures, qu'il n'est plus aucun des troubles sentiments « d'en bas » qui pourra « lui monter au Cerveau »; il a l'esprit lucide, l'âme dégagée et c'est sans hésitation, franchement, qu'il va gagner sa place en « marchant » comme le doit un Apprenti silencieux » en laissant les métaux à la porte du Temple.

Il est exact que le Maçon, en accomplissant ce geste, se couvre de l'Équerre

Du latin exquadra et exquadrare, équarrir, l'Équerre se rapporte à la « Matière » qu'elle symbolise, qu'elle rec­tifie et qu'elle ordonne. Maât, déesse égyptienne qui préside avec Isis et Thôt aux initiations, porte l'équerre, nommée angle d'équité par Pythagore

L'Équerre représente un signe de rectitude et instrument indis­pensable pour transformer la Pierre brute en un hexaèdre parfait (Pierre cubique). Les Maçons, convenablement formés, seront ensuite aptes à participer à l'édification du Temple Idéal dont ils seront peut-être eux-mêmes les pierres parfaites et construire leur Corps de Gloire.

D’autre part, suivant les catéchismes rituels, le Maçon vient en Loge « pour vaincre ses passions, soumettre sa volonté, et faire de nouveaux progrès en Maçonnerie ». Le geste est le signe extérieur de cet acte qui induit la volonté.

Chaque fois qu'un Frère prend la parole en Loge, il doit se « mettre à l'ordre ( et en ORDRE )».

Nul n'est exempté de cette obligation. Indépen­damment de la valeur réelle du signe, il faut remarquer que ce geste, si simple en apparence, empêche tout autre geste et par suite toute véhémence. Combien d'orateurs -profanes- parlent plus encore peut-être avec leurs mains qu'avec leur voix !

Il faut aussi se souvenir que l'Apprenti, durant son stage à ce degré, doit être « silencieux », et son signe, appuyant sur la gorge, indique son mutisme non pas par incapacité de parole, mais par sa propre volonté.

Le geste en tant qu’éveil de force, le relie de l’un au tout et l’inclut en équité dans l’orchestration de la Loge dans toute son harmonie.

 

5- LE ZODIAQUE DU CORPS HUMAIN

pour comprendre le sens caché du signe, il faut se rapporter au Zodiaque physiologique du corps humain.

Pour les Anciens Initiés, et selon les correspondances de ce Zodiaque, la Gorge est régie par le signe du Taureau. Ce dernier constitue un symbole complexe de l’impulsivité passionnelle qui, sous l’influence des forces psychiques supérieures de l’individu, est susceptible d’être écartée de ses objectifs bestiaux, et d’être transmutée en fermeté, amour du travail, persévérance dans le Bien; car la méthode de la Science Spirituelle Maçonnique exclut la destruction définitive, le recours à la mort, pour ce qui est. La méthode, l’Art, consistent à transmuter ce qui est mauvais, indésirable, en quelque chose de beau et d’utile. Rien ne doit être à priori détruit: chaque chose qui existe ayant sa finalité et sa  nécessité.

            Considérez les parties du corps qui ont une importante corrélation dans l’expression symbolique manifestée par le geste et le signe de l’App\ : la Tête , le Cou ou la gorge, la Main, les Pieds.

L’on doit se souvenir que la Maç\ parle d’Astrologie en se référant à un savoir traditionnel essentiellement ésotérique et symbolique, non à une prétendue néo-science, non à une quelconque voyance « horoscopique » superficielle et profane.

Parmi les symboles archaïques de la Tradition, le Zodiaque est le plus important et l’outil le plus universel pour avancer sur la voie de l’initiation. Ainsi, à chaque partie du corps humain est attribué un signe zodiacal dont il faudra apprendre l’usage harmonieux.

L’App\ utilise la géographie suivante et doit en assimiler l’art : la Tête régie par le Bélier, la gorge ou le Cou régi par le Taureau, la Main régie par le Gémeaux, et les pieds régis par le Poisson.

            Le Bélier ( racine : « Ram » ) symbolise les passions et les impulsions animales et matérielles de l’individu. Dans le symbolisme zodiacal, le Bélier est la tête, le point initial du déroulement historique des 12 signes le point de repère à partir duquel peut se décrire les incarnations : c’est le leader du troupeau. La Planète qui régente ce signe est Mars , à partir de laquelle ont peut éventuellement étudier le thème chevaleresque de « l’initiable ». L’élément qui est attaché à ce Signe est évidemment le Feu.

 

            Le Taureau, symbole de l’impulsivité passionnelle pouvant être transmutée en volonté spiritualisée et en idées constructives, peut être conduit par la persuasion vers des objectifs constructifs positifs. Sa conduite obstinée et fixe peut être orientée par des considérations supérieures. La planète qui le régente est  Vénus qui peut l’ouvrir à l’Amour Universel , c’est à dire au principe même de la Vie ; son Elément: la Terre la Matrice et la Mère de toute Création.

            Les Gémeaux marquent le dualisme. Par le facteur de l’Ego et de la réflexion régi par les Gémeaux, l’Homme s’élève au-dessus de l’animal. Ce Signe relie «  l’homme de dessous de chair » à ses facultés mentales les plus élevées: jusqu’à ce que les expériences de la vie fassent descendre l’Illumination à travers l’esprit. L’individu gémeaux est formidablement  adroit et habile de ses mains quand il est accompli ; sa pensée s’exprime au mieux par ses gestes et fonde les premières manifestation d’une existence, un principe créatif en mouvement. La Planète qui régente ce Signe est Mercure, son Elément : l’Air.

             Le Poisson représente la Grande Profondeur, l’Eau-Dissolvant Universel, le pouvoir de l’Indéterminable et de l’anéantissement...C’est-à-dire, tout ce qui doit naître et être construit pour finir et disparaître; tout ce qui doit être amené à la vie et à la forme depuis les profondeurs, par la médiation  du « je suis » ; tout, pour qu’il fructifie avec « auto-conscience », investi de la vie de l’esprit, et qui pourtant à la fin finira par échapper à ce que l’on nomme ordinairement l’existence. Mais toujours le Poisson positif s’aligne comme un égo « auto-dirigeant » son destin, faisant les pas nécessaires pour agir en accord avec la Loi, évitant le dualisme sclérosant inhérent à ce Signe du destin, réalisant la solution interne des contradictions externes, c’est-à-dire manifestant la « Duellité ». Le Poisson « pratique » tâte le terrain sur lequel il veut avancer avant d’entreprendre de nouveaux pas; il combine la logique avec le spirituel : son intellect discipliné est illuminé par le divin. Les pieds qui lui correspondent dénotent alors une compréhension interne de la Vie ; fouler le sentier et faire des progrès seront l’essentiel. La Planète qui régente ce Signe est Neptune ; son Elément: l’Eau.

Voici les angles d’attaque de la « Pierre Brute » par « l’opérativité » du Zodiaque, voie de l’Initiation Effective en relation directe avec les manifestations de l’Energie Universelle.

 

6- ALCHIMIE ET KABBALE

Alchimie et Kabbale … Reste à entrer dans la matérialité de cette pierre, à découvrir ses principes d’existence, à domestiquer la réalité d’un devenir que l’on apprend alors à construire. Le signe guttural de l’App\ en marque le travail à réaliser. Rappelons nous des quatre parties du corps qui l’intègrent comme un tout : la Tête, le Cou ou la Gorge, la Main Droite, les Pieds...

            Les Philosophes hermétiques appellent « tête »le commencement d’une chose ou d’une oeuvre. Et cette dernière commence par la couleur noire , la tête du corbeau »ou la « matière de l’oeuvre de putréfaction ».

 La putréfaction détruit la matière ancienne, et la forme du corps pourrit. Elle transmute par voie de conséquence en une nouvelle manière d’être, et fait produire un fruit complètement nouveau. Elle élève ce qui est pur, abaisse l’impur, les séparant l’un de l’autre. La Tête constitue le principe des plus nobles facultés humaines; aussi symbolise-t-elle le divin chez l’homme. Par conséquent elle s’offre comme le réceptacle du divin, en devient son image et le reflet de son pouvoir. C’est «  le Saint des Saints ».

Les Hindous placent la « fleur de Lotus aux mille pétales » dans le pinacle de la tête ; ils en font la matrice du divin qui doit naître à la Vie.

Si l’on considère la structure du corps selon le dessin de l’Arbre Séphirothique, le Triangle Supérieur représente la Tête : Kéther, Chokmah, Binah.

Ce Triangle a un reflet : le Premier Triangle Inverti : Chesed, Gueburah, Tiphéreth, qui correspond à la zone du plexus solaire siège de l’être spirituel et matrice de l’être divin. Mais seul l’homme spiritualisé peut entrer dans la connaissance de ces lois ontologiques. Entre ces deux triangles se situe le Cou.

 

            Quand le Dieu de la Bible s’irrite contre son « peuple au cou raide », il dénonce la rupture de communication entre la poitrine et la tête : Tiphéreth, la Beauté, l’intelligence du Coeur, ne peut plus refléter le sommet du triangle, Kéther la Couronne, lieu de première émanation et point d’équilibre qui contient tout ce qui était, est et sera. Alors le Coeur n’exprime plus l’amour divin créateur. Vide, il se nourrit du deuxième triangle inversé : il devient affectivité sentimentale, proie à des passions livrées à la dualité et au déchirement. Le voilà esclave sans tête de son affect, incapable de s’exalter vers son Dieu. L’homme se recrée ainsi une fausse tête, en instaurant par exemple dogmes et idéologies. Il devra donc se décapiter s’il veut redevenir conscient de son moi divin et maître de la reconquête de son Royaume, son propre intérieur dans sa manifestation pure originelle ; pour que l’Humanité retrouve son vrai visage, elle devra trancher sa gorge orgueilleuse et blasphématoire par la main droite...

             La Main Droite, «Iamin »( = en petite numération de position, 10+13+10+25 = 58, le même nombre que Jésus sur terre = le « Fils-Homme » dit « le Second Adam », Jésus incarné) provient de « Aman » qui signifie : être fidèle, loyal, juste, franc.

Cette Main Droite constitue un emblème de vérité et de fidélité, en même temps qu’un symbole de pouvoir. Dans le système hiéroglyphique égyptien, la main signifie « le principe manifesté, l’action, la donation, le labeur » ; elle était liée au « pilier » qui signifie :  « support et force ». La main sous la gorge marque une attitude de sacrifice, tout en étant le symbole du constructeur. On peut donc la considérer comme le symbole du Principe Directeur d’Activité. Et de ce fait, la main droite comme le symbole de l’énergie positive efficiente : la force qui s’exprime du dedans vers le dehors. Par conséquent la main, et particulièrement le pouce, constituent des instruments de la volonté et de la pensée. Le pouce est précisément l’expression de l’égo humain et reflète la partie corticale du cerveau, véhicule physique de la manifestation de la conscience, de la volonté et de la ratiocination. A ce propos, les Anciens Initiés, pour se reconnaître, ou lors de certains rituels, traçaient sur leur front avec le pouce droit la croix à branches égales (de haut en bas et de droite à gauche) .

 

            Le Cou est régit par le Signe du Taureau. Le « Kerub » dérivé du mot assyrien « kirubu », signifie : «  Taureau avec des ailes » et  « tête humaine ».

La Tradition dit qu’un kerub gardait la porte du paradis avec l’Epée Flamboyante. «Karibuen » veut dire : « celui qui prie » ou « celui qui intercède », et Dionysos déclare qu’il signifie :  « connaissance », laquelle correspond dans l’Arbre de Vie à la séphirah « Daath », porte invisible où la force pure prend forme ; c’est en elle que réside l’équilibre entre la Sagesse et l’Intelligence; c’est par elle que s’exprime la Gnose de Dieu. Elle caractérise l’acquisition définitive d’une nouvelle richesse d’Etre qui servira à mieux se diriger vers « Hockmah » source de Sagesse: l’instant d’un clin d’œil pour discerner l’Eternité.

Au niveau cosmique Daath représente l’état dans lequel se manifeste d’abord la forme, et non la force. Elle représente l’unité la plus élevée dans le Monde des Formes. A partir de cette sephirah, le simple Mental est attiré vers le bas et les les Forces Supérieures se manifestent comme une connaissance abstraite depuis un état de « non-manifestation », à un état d’abstraction du mental humain. C’est le point de perception le plus élevé de l’Ame et l’on dit de lui qu’il est le Pouvoir de La Réalisation Suprême : l’Illumination.

 

            Lors du signe guttural de l’App\, marquer l’emplacement du cou ou de la gorge, c’est affirmer sa capacité à isoler sa pensée des influences inférieures, à empêcher la montée au cerveau des sentiments perturbateurs d’en bas, maîtriser l’opposition du Scorpion et du Taureau. C’est affirmer par la « mudra », le signe, dans la région du Taureau d’un esprit lucide et d’une âme libre.

            Le Larynx, organe du Verbe, est appelé : « la porte des dieux », ou « la porte qui garde l’entrée ». Qui profère une initiation ouvre une porte, un passage ; Une fois la voie ouverte, « nul ne peut [la] fermer » enseigne l’Apocalypse de Jean , chapitre 3 verset 8 ; ou encore : « Jamais le jour, ses portes [celles de la Jérusalem Céleste, la cité de Dieu en l’Homme et dans l’Humanité] ne se fermeront, car il n’y aura pas de nuit » est-il écrit dans le chapitre 21 verset 25. Celui qui reçoit effectivement l’Initiation, et pas seulement symboliquement, celui-là acquiert un potentiel définitif. Reste à vouloir, oser, savoir et se taire pour pouvoir tracer son chemin...

 

            Les Pieds qui soutiennent ce corps dans la position verticale et assurent la marche, correspondent à Malkuth, le Règne, le réceptacle de toutes les énergies divines contenues dans Kether, la Couronne. Ainsi les pieds sont le réceptacle et le vecteur de toutes les énergies humaines venues d’en-haut, de la source jaillissante des ténèbres premières, venues de ce lien permanent avec la divinité exilée au plus profond de l’être, une espèce de conscience pure.

La mission de l’Homme Initié consiste à conquérir le « Règne » qui a été « coupé » de la « Couronne » : de la « Tête » ; alors les énergies de l’homme pourront circuler librement et parfaitement, pour remonter le long de l’Arbre : de Malkut à Kether, depuis tous les éléments concrétisés permettant l’existence à la racine de toutes les racines, la lumière jaillissante.

Alors le « Roi » s’unira à son épouse la « Reine », son « monde obscur souterrain » reflétera dans ses entrailles maternelles les archétypes divins qui sauveront le « Fils » de la mort.

Il appartient à tout être incarné de libérer par ses actes et ses mérites cette puissance endormie en lui. Qui arrive à parcourir le 13ème sentier de la sagesse, depuis la Tête jusqu’au Coeur, de Kether à Tiphereth, recevra la récompense de la « lettre-nombre » « Ghimmel », celle de la « Tri-Unité » manifestée, deux Yod sur l’Axe de la Création  qui marquent la ligne directe de contact entre l’Esprit et l’Individualité, l’union de la Vie dans le Ciel (en haut) et de l’autre vie sur la Terre (en bas). Ceci est la conquête royale de l’Initié : l’Homme qui réalise la «duellité», qui transmute la « dualité », l’Homme qui a réuni l’Unité est Roi et Couronne... En partant des pieds, l’homme atteint le tête : maintenant il pourra franchir tous les obstacles.

             Le rôle de l’Initiation est donc d’apprendre à construire : c’est le grand art de la Vie. Et sur cette voie, la vocation de la Maç\ consiste à offrir une expérimentation de la spiritualité par l’intelligence et par la main. Déjà un rite symbolique Egyptien devant le « Tribunal des Morts » proclamait :  « Parce que tête est revenue à toi, elle ne sera plus séparée de toi et entrera avec toi sans que sa séparation ne puisse jamais avoir lieu. »...

            La reconquête de ce Royaume assure le triomphe de l’Initié. Cette victoire s’obtient par un patient effort de perfectionnement individuel : la domination de soi-même et des basses passions ; la recherche de l’équilibre et de l’harmonie dans toutes les activités ; en résumé ce résultat s’obtient par l’intelligence directrice conciliant les antagonismes vitaux. C’est la raison impérative pour laquelle l’Initié devra se rendre compte de ses capacités et des limites propres à la nature humaine, avant de pouvoir commencer effectivement son ascension spirituelle...

            Car la vie spirituelle repose sur des ciments matériels : la domination des conditions de la vie, le développement de nouveaux états de conscience.

L’App\accomplimanifeste par l’effort intelligent et constant la victoire de l’esprit sur la forme ; son but ultime consiste à passer des ténèbres jusqu’aux champs de la lumière infinie. Le voici homme extérieur contemplant en lui-même l’expert qui se guide sans faux pas... « Cherchez et vous serez trouvé. ». Et il revient à chaque Maç\de réaliser l’effort de pénétration pour accéder à cette connaissance directe donnant à l’homme sa véritable liberté.

Lisez Schvaller de Lubicz dans « Le Miracle Egyptien » : « C’est toujours la fonction caractéristique et définissante de « l’objet-symbole » que nous devons chercher à imiter « imaginairement » afin d’éveiller l’intuition qui fera notre conscience de la nature du symbole. [...] Evidemment, il s’agit d’abord, pour pratiquer la symbolique, d’une éducation particulière, une orientation dirigée de la mentalité, mais qui est totalement à l’opposé de l’éducation courante ou profane ; c’est une culture dépassant les facultés de raisonnement : c’est un humanisme supérieur. ».

7- La RECOMPENSE

Par sa persévérance qui l'a conduit à l'autel de la vérité en dépit de multiples obstacles, le néophyte a mérité une récompense. Marchant dans les ténèbres, il a cherché patiemment la lumière, et maintenant le voici  jugé digne de la contempler.

A ce moment dans la plupart des Loges, il est placé à l'occident, les mains dans celles de ses Frères qui forment la chaîne d’Union à travers le Temps et l’Espace.

 Le bandeau enlevé de ses yeux, et après son long séjour dans les ténèbres d’une vie sans conscience, il est ébloui et ne peut au premier abord distinguer des détails de l'Orient.

(C'est pour cette raison que certains rituels prévoient "la petite lumière" qui lui est préalablement donnée dans un temple     faiblement éclairé.)

Qu'est-ce que cette lumière promise au néophyte et tant convoité par les maçons ? 

Symboliquement, la lumière signifie toujours la sagesse,  la connaissance. Or la lumière a sa source et son siège à l'Orient d'où elle éclaire toute la Loge. Le Vénérable en est en quelque sorte le conservateur et le dispensateur; sur l'autel, elle est  symbolisée par les trois flambeaux placés devant le Maître de la Loge.

La lumière maçonnique, c'est la sublime grandeur et la force persuasive de la doctrine maçonnique, dont les trois bougies ne sont qu'un faible rayon et qui doit désormais éclairer la route du nouveau Franc-Maçon. Le Franc-Maçon est devenu un voyant, il a reçu cette lumière de l'esprit qui lui permettra de chercher, de penser, de connaître, de juger des choses en homme libre,  d'agir  selon les principes de la Franc-Maçonnerie dans l’espoir d’acquérir une lumière plus complète.

Il ne lui reste plus qu’à s’assembler et se lier par les mains (une qui donne et l’autre qui reçoit), par les pieds (en équerre dont chaque pointe touche les pieds du voisin respectivement de droite et de gauche) et enfin par l’Esprit sous la conduite et la juste mesure du VM en chaire à tous les FF et SS de la Loge et se fondre dans la chaîne d’union qui unit les  FF :. Et SS :. Passés ainsi qu’à ceux A venir.

Cette osmose permet un échange du dedans vers le dehors ainsi qu’une recharge du corps de gloire, énergie subtile nécessaire au maçon pour continuer le Grand Oeuvre. La Chaîne d’Union est la transposition vivante de la houppe dentelée qui festonne entre les lacs d’amour.

 Que nos coeurs se rapprochent en même temps que nos mains, que l’Amour fraternel unisse tous les anneaux de cette chaîne formée librement par nous.

Tout humain est capable d’amour mais pas obligatoirement d’entendement car la chaîne d’union est la révélation d’un secret… la symbolique du Sacré.

C'est la fin de cette planche, le retour au silence ... tel l’Hermite du Tarot qui marche sur le chemin une lanterne devant lui tenu à bout de bras comme pour éclairer son chemin .. peut etre aussi penses t-il rattraper et acquérir ce morceau de Lumière qui ne cesse de reculer à chaque fois qu’il avance … le tout dans un bouillonnement intérieur contrôlé par l’Esprit ...

 Ainsi sont les arcanes de la Gnose,que ceux qui ont des oreilles entendent, que leurs yeux voient et que leur âmes comprennent.

 J’ai Dit :.

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