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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 06:39

D’une manière générale, on prétend que l’équilibre des choses repose sur la correspondance de deux Facteurs ambivalents, par exemple, le Feu et l’Eau, la Femme et l’Homme, le Bien et le Mal, etc…Soulignons encore, que le langage informatique, symbole de Nouvelle Technologie, repose sur un système Binaire, tout comme les Questionnaires « entonnoirs » fabriqués par l’INSSE ou par les ex Renseignements Généraux de la Police Nationale, bref, l’ambivalence, le binaire se manifestent à peu près dans tous les volets de la vie courante, et la réalité humaine s’y trouve impliquée.

Toutefois, Il peut exister un troisième élément pour concilier cet antagonisme, un balancier, qui cherche un point d’équilibre dans une situation intermédiaire, et je serais tenté de qualifier cette position, de Troisième élément ou encore,  d’élément stabilisateur.

 

C’est l’objet de mon analyse de ce soir.

 

Le 3 serait-il donc, des chiffres ou des nombres, celui qui incarnerait le mieux l’harmonie et l’équilibre, celui qui aurait fait dire à  Saint Thomas d’Aquin que « les choses qui sont dotées de proportions correctes réjouissent les sens » ?

 J’ai d’emblée l’intuition que oui.

Pourtant, je suis entourée d’exemples contraires, évoluant dans un monde où tout ne semble que dualité et opposition.

Opposition entre les hommes et les femmes, opposition entre le monde des enfants et celui des adultes, opposition entre le bien et le mal, entre les riches et les pauvres, entre le beau et le laid, bref, que des oppositions dans lesquelles le juste milieu n’a pas sa place.

Même mon propre corps n’est que dualité :

-         je n’ai que 2 yeux pour voir,

-         2 oreilles pour entendre,

-         2 poumons pour respirer,

-         2 jambes pour marcher   etc …


Alors, si le 3 est pourtant l’harmonie, il ne peut donc pas s’agir d’une harmonie innée mais d’un équilibre à trouver tout au fond de moi pour échapper aux dualités naturelles qui m’habitent et me réduisent.


Un petit bout de conscience, une petite voix intérieure qui me ramènerait sur le bon chemin. Je commence à le comprendre depuis mon initiation à la vie maçonnique où tout me ramène au 3 :

 -         3 enquêtes ont été diligentées avant mon initiation ;

-         J’ai répondu à 3 questions pour rédiger mon testament philosophique ;

-         J’ai dû frapper 3 coups à la porte du Temple pour y rentrer, puis faire 3 pas pour m’y déplacer ;

-         J’ai fait 3 voyages symboliques parmi l’eau pour me purifier  le corps, l’air pour me purifier l’esprit,  le feu pour me purifier l’âme ;

-         3 lumières éclairent progressivement le Temple ;

-         3 colonnes le décorent, autour desquelles s’organise la circulation de 3 pas en 3 pas ;

-         3 outils symbolisent les vertus essentielles du maçon au travers de la règle, l’équerre et le compas ;

-         Mon âge, au grade d’apprenti, est de 3 ans.


J’ai le sentiment intime que cette mystérieuse symbolique organisée autour du 3 m’ouvre le chemin intérieur que je dois emprunter pour aboutir à l’harmonie parfaite entre la Sagesse, la Force et la Beauté constituant la tri-unité de mon être :

Je suis née UN, petite molécule issue de l’unité originelle, sans conscience ni pensée.

Je suis devenue DEUX en me confrontant à mon miroir.

Je deviendrai TROIS en reconnaissant l’autre hors de moi.

Dans ma vie profane, le 3 évoque une multitude d’images.

La première est celle du triangle. Pas le triangle en tant que figure géométrique mais le triangle des musiciens, celui qui flatte mon oreille, celui qui me procure une émotion, celui qui donne le « la », c’est-à-dire l’unisson, la chaine d’union entre tous les musiciens de l’orchestre.


 Il en est de même avec le triangle des Bermudes, auréolé de mystère, qui aiguise mon imagination, me transporte dans un monde de rêves.

 Le 3, c’est aussi celui qui défie toutes les lois de l’arithmétique dans l’équation amoureuse du 1 + 1 = 3, dans laquelle Elle, Lui, Eux, préservent leur identité.

 

Le Nombre TROIS s’impose généralement, en complément du binaire.

 

Pour illustrer cette complémentarité, imaginons Deux Vecteurs égaux. 

 

Le PREMIER vecteur ayant à ses deux extrémités deux points,  que Nous appellerons FORCE et SAGESSE.

 

LE SECOND vecteur ayant à ses deux extrémités deux points que Nous appellerons  FORCE et BEAUTE.

 

Observons que ces deux Vecteurs égaux ont un Point COMMUN, qui s’appelle  FORCE. Par ce point commun, FORCE, nous allons associer ces deux Vecteurs.

 

Et nous obtenons un Angle ouvert, figure binaire, avec à son Sommet FORCE, et aux deux extrémités BEAUTE et SAGESSE. Attribuons à cet Angle une Valeur de 60 Degrés. Ensuite,  joignons l’extrémité BEAUTE à l’autre extrémité SAGESSE, par un nouveau vecteur.

 

Ce nouveau Vecteur joignant les Points BEAUTE et  SAGESSE - vient d’engendrer un Triangle équilatéral. Nous venons d’obtenir l’élément

géométrique de base, figure primordiale qui symbolise le ternaire depuis toujours.

Le nouveau vecteur, élément de jonction, symbolise l’élément complémentaire recherché.    

 

 

Le Passage à la complémentarité c’est finalement renoncer à opposer, pour adopter un nouveau concept intermédiaire entre ces deux oppositions. Alors, la dualité disparaît, laissant place à une nouvelle entité.

 

Dans les RR LL :. – tout comme à l’exterieur - le développement de la Pensée est soumis,  à trois stades :

 

L’intuition, l’Analyse et la Synthèse. Elles correspondent aux Trois Activités de ceux qui luttent, qui travaillent et qui créent.

 

L’Apprenti use des deux premiers termes de ce Ternaire, soit la Lutte et le Travail. Le Compagnon perfectionne son travail. Le Maître Travaille et crée. Chacun réalise la synthèse initiatique de son Grade à partir du même Ternaire.

 

Le 3 est, par excellence, le chiffre de l’Apprenti, qui a 3 ans. Ainsi, Claude DARCHE cite dans un ouvrage intitulé, « …le livre de l’Apprenti » … « il explore le monde de l’impair, qui est un monde de résolution, un monde passerelle vers le sacré et la transcendance, que l’initiation doit lui donner… »,

Devenu Compagnon, il affine son Ouvrage avec son cœur et son imagination. Son Pas, s’est enhardi de deux pas supplémentaires, qui lui permettent de concevoir un harmonieux Pentagramme, aux cinq éléments, centrés sur le corps de l’Homme. Et puis, accédant par ses efforts à la Maitrise, il procède, enfin, à l’Art Royal en marquant une nouvelle progression caractérisée par un Nombre  totalisant les cotés du Triangle et les cotés du Quadrilatère.

 

3 – 5 – 7 Nous obtenons une progression arithmétique de raison 2 basée sur le chiffre 3. C'est-à-dire 3 + (3+2) + (3+2+2)

 

La marche de l’Apprenti était prudente. Celle du Compagnon plus ferme. Mais le cheminement du Maître va lui permettre d’enjamber tous les obstacles.                                

 

Toutefois, l’initié dans son Univers, a fort bien compris que le Microcosme, et le Macrocosme seraient voués à l’échec sans l’intervention d’une complémentarité. La dualité doit être ramenée à l’unité par le biais du nombre trois. Le ternaire, synthèse de ce qui apparaissait opposé, constitue pour nous,  la représentation intelligible de l’unité.

 

Et nous voici à présent au cœur de la Loge où se trouve le fil conducteur de mon propos, je veux dire les 3 piliers située NE, SE et SO, qualifiés de Sagesse, Force et Beauté.

 

 

En ce qui concerne la Force, Oswald WIRTH écrit dans son ouvrage « l’Apprenti » que le premier Surveillant, symbolisé par Mars, représente la rigueur et la Force. De midi au coucher du soleil, le travail est mis en œuvre par la force. Cette puissance de travail illustre la persévérance, la force invisible que nul obstacle ne peut rebuter.

Il utilise le maillet, emblème du travail avec lequel il martèle une tenue en frappant trois coups.

Au cours de la cérémonie d’initiation, le récipiendaire effectue le  premier des 3 voyages, sous le signe de l’air. Représentation de la vie humaine, son tumulte, et la force des passions.

 

Pour la Sagesse, le Vénérable Maître incarne Jupiter. Il prépare le travail, définit les objectifs et les moyens pour les mettre en œuvre. Le pilier de la Sagesse est là pour inventer. Le nombre 3, en liaison avec la sagesse, c’est le sceau de Salomon constitué de deux triangles à 60 degrés, équilatéraux et inversés ; qui forment l’étoile à six branches, un triangle représentant la terre, l’autre le ciel, ils illustrent la maxime « ce qui est en haut est en bas ».

 

Le récipiendaire accomplira le deuxième voyage avec la purification de l’eau, symbole de sagesse.

 

La Beauté est représentée par le second Surveillant. La période qui va du coucher du soleil à minuit sera celle des finitions pour livrer le bel ouvrage. C’est la beauté du triangle lumineux recomposé à partir de deux vecteurs égaux,

triangle d’or, qui renvoie aux pyramides d’Egypte. Le futur Apprenti, au cours du 3è voyage, celui du feu, va contempler la vérité, en dedans de lui même pour appréhender la Beauté, Et l’un des outils de l’Apprenti c’est bien le ciseau, emblème de la sculpture et des Beaux-arts.

 

L’initié, pénétrant en Loge pourra apercevoir une dominante de symboles binaires comme les 2 Colonnes J et B, les 2 Figures Astrales à l’Or :. le Soleil et la lune, les 2 pierres  la pierre brute et la pierre taillée, les 2 outils le maillet et le ciseau, les 2 instruments à tracer l’équerre et le compas, les 2 instruments de contrôle la Perpendiculaire et le Niveau.

 

Toutefois, au fur et à mesure qu’il avancera dans sa démarche ésotérique, l’initié finira par retrouver le ternaire, en traversant le Pavé Mosaïque, fausse manifestation du Binaire. Mais Il suivra une voie, plus fine que celle du fil du rasoir, en passant entre le Blanc et le Noir, pour apercevoir, enfin, les trois

 

fenêtres, à l’Est, au Sud et à l’Ouest,  les trois piliers, les trois marches de l’estrade, les trois maillets, et le delta de lumière, à l’Orient, entre le soleil et la lune, ce Triangle, que Vigier a qualifié de Triangle majeur de la Loge, constitué par le Soleil, la Lune et le Vénérable

 

Je terminerai par un regard sur la structure sociale, où les Notions du Bien et du Mal, définies par la Morale, peuvent être considérées, par les uns, d’une certaine manière, et d’une manière totalement différente, par les autres.

 

Ainsi, l’Homme peut être tiraillé par un réflexe biologique primaire, qui l’incitera à céder à ses pulsions, tout comme l’Homme défini par PAVLOV. Mais il peut aussi se rationaliser à l’instar de l’Homme de Descartes, ou se sublimer, comme le Cornélien, dont le code de l’honneur finit par l’emporter sur l’élan du cœur

 

Chaque individu présente un curieux mélange de PAVLOV et de DESCARTES, en évoluant entre  deux Pôles opposés, celui du BIEN et celui du MAL. S’il se cantonne dans l’une de ces extrémités, il deviendra soit LE Docteur Jekyl, soit Monsieur Hyde. Or il existe, comme je l’ai déjà dit, un Balancier, une sinusoïde, qui stabilise dans une situation intermédiaire, qualifiée, d’élément stabilisateur. Et cet élément stabilisateur, a été créé par la Société civile qui s’est dotée d’une justice chargée de faire appliquer sa Loi susceptible de dire, ce qu’il faut faire, ou ce qu’il ne faut pas faire, à un moment donné.

 

Car selon le philosophe Emmanuel KANT, « …dans un bois aussi courbe que celui dont est fait l’homme, on ne peut rien tailler de tout à fait droit… » Alors, la Loi élaborée par le Parlement préfigure cet élément qui stabilise les antagonismes ; en élaborant la loi, qui traduit l’obligation de résultat en codifiant les règles de comportements du civisme et de la Vertu.

 

Cette « Vertu » dont la signification, aux termes du dictionnaire, est la disposition constante à faire le bien, « vertu » qui impose à chaque Franc Maçon de préférer la justice et la vérité, à toute chose ; vertu telle qu’évoquée, par le génie du F :. Charles Louis de Secondat baron de la Brède et de Montesquieu, pour qui « ..les lois sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses… »

Ainsi, Montesquieu, dans son ouvrage intitulé « L’esprit des Lois » présente en 1748, deux trilogies célèbres. Il évoque, d’une part, les 3 gouvernements, le Gouvernement monarchique caractérisé par l’honneur, le Gouvernement despotique ayant pour principe la crainte, et le Gouvernement Républicain synonyme de vertu, où les citoyens sont les garants de la loi, et de la vertu, qui doit impérativement leur permettre de faire face à leur devoir civique. Mais il ajoute aussi, que « …s’ils y manquent, l’Etat est perdu... »..

 

D’autre part, dans le même ouvrage Montesquieu pose encore la théorie de la séparation des 3 Pouvoirs, en définissant le pouvoir législatif qui rédige, corrige ou abroge la loi, et qui appartient au peuple, ou aux représentants du peuple, le pouvoir exécutif décidant de la paix ou de la guerre, chargé de la sécurité intérieure et de la bonne observation des lois, et enfin le pouvoir judiciaire qui juge d’après ces mêmes lois. 

Donc trois éléments où le pouvoir législatif, incarné par le Parlement – que nous venons d’évoquer – joue bien le rôle modéré d’élément stabilisateur et de point d’ancrage, au sein du corps social.

 

Et ce Ternaire symbolisé par la séparation des Trois Pouvoirs, préconisé par Montesquieu au 18è siècle, est défini, aujourd’hui encore, comme le corollaire des droits de l’Homme, et l’un des principes  fondamentaux de la démocratie moderne.

 

 

J’ai dit…

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