Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 février 2018 4 08 /02 /février /2018 09:43
Partager cet article
Repost0
3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 14:53

        VENDREDI 2 MARS 2018 - 19H30

TEMPLE DE JEAN - 164 CHEMIN ST JEAN DU DESERT - 13005 MARSEILLE

 

NB - REGARDEZ SUR LE DOCUMENT JOINT LES MODALITES D'INSCRIPTION OU CLIQUER SUR LIEN SUIVANT

 

 

T:.B:.O:. organisée par l'Ordre Souverain du Rite de Mem:. Misr:.
Partager cet article
Repost0
1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 16:45

Rappel des grands principes des alchimistes

Sans que l'on puisse s'écarter de la composante spirituelle de l'alchimie, on peut considérer que l'aspect de la pratique répond à un certain nombre de grands principes qui n'ont pas beaucoup évolué depuis plusieurs centaines d'années.

La recherche pratique de la transmutation des métaux doit aller de pair avec la purification de l'âme. Loin d'être des personnages au matérialisme exacerbé, les alchimistes procèdent à leurs opérations, dans un "laboratoire" qui est toujours assez proche de "l'oratoire" …  c'est un des traits essentiels de l'alchimie traditionnelle, " d'allier toujours au laboratoire un local consacré à la prière et aux exercices spirituels, autrement dit un oratoire ". Cet oratoire peut être situé, selon les dimensions des locaux, dans une pièce jouxtant le laboratoire. Dans l'oratoire l'alchimiste vient se recueillir, il prie, il réfléchit, il… se repose, et c'est aussi dans cet espace de méditation que se trouvent généralement les quelques livres de l'alchimiste, livres précieux, car n'oublions pas que l'imprimerie est juste en train de se développer.

Une des devises fortes des alchimistes est "Ora et labora", ce qui se traduit par "Prie et travaille". L'alchimie est donc très proche de la religion, quelle qu'elle soit. C'est ce qui explique la tolérance par exemple de la religion catholique vis à vis des alchimistes, et ceci pendant très longtemps, alors que les membres d'autres sociétés, aux principes tout aussi secrets, ont été excommuniées, pourchassés et parfois brûlés.

Parmi les principes, se trouve celui de l'unicité. C'est une des figures les plus célèbres de la symbolique alchimiste avec ce serpent ou ce dragon selon les figures qui "se mord la queue " et forme un cercle : l'Ouroboros. La devise en est " Omnia in unum" ce qui signifie "Un et un tout". Cette théorie est très moderne, on peut même dire que les alchimistes avaient une sacrée intuition. L'idée d'unicité est devenue ces dernières années, aussi bien en physique nucléaire que dans le domaine de la vie avec les gènes et l'ADN, un des axes de recherches du XXI e siècle. Tout ce qui est multiple vient de l'unité, et à la fin, c'est le parcours inverse. Ainsi toute manifestation dérive d'une seule et unique matière par une adaptation.

Parmi les autres grands principes, ceux qui ont trait aux quatre éléments d'Aristote ne font pas preuve d'une originalité farouche. L'air, l'eau, la terre et le feu accompagnent de nombreuses écoles de pensées.
C'est une tradition séculaire et cette vision du monde au travers des quatre éléments est le socle intangible de toute chose. Cancelier, l'exprimera ainsi :

" Malgré les subtilités les plus extraordinaires, on ne pourra jamais faire que les quatre éléments ne soient à la base de toute création".

L'air l'eau la terre et le feu sont des substances que l'on retrouve dans d'autres pratiques et d'autres civilisations. Ce ne sont pas des données propres aux alchimistes. Mais ce sont parfois des " natures " ou des " substances " permettant le passage de l'une à l'autre.

Le feu, c'est la chaleur et la sècheresse
L'air, c'est la chaleur et l'humidité 
La terre, c'est le froid et la sècheresse
L'eau , c'est le froid et l'humidité

Et puis avec ces quatre éléments, s'ajoute un…. Cinquième qui est la Quintessence (Quinte -essentia) et sans être à proprement parler d'un élément, c'est un résultat, une vertu. La quintessence, " assure la cohésion des quatre éléments ", et est finalement un principe de perfection.

 

 

Soufre, Mercure et Sel des philosophes

Par contre, les grands principes qui gèrent l'alchimie sont des données originales, transmises depuis la nuit des temps. C'est la trilogie formée par :
- le Soufre
- le Mercure
- le Sel.

Aux premiers jours de l'alchimie, seuls le Soufre et le Mercure étaient présents., il faudra attendre le milieu du XV e siècle en Occident pour voir apparaître le Sel.

Le Soufre et le Mercure, éléments constitutif de toute matière, proviennent des métallurgistes qui ont remarqué que les minerais que l'on trouve dans la terre sont souvent formés de ce l'on appelle aujourd'hui des sulfures, c'est à dire des "mélanges" de Soufre et d'un Métal. Lorsque les forgerons par exemple chauffent à haute température ces minerais, le Soufre s'en va et fait place à un produit liquide qui est plus fin, plus clair et qui ressemble au Mercure.

On trouve dans ce domaine, le sulfure de plomb, (PbS), mais aussi le sulfure de fer (FeS).

Le grand principe des alchimistes est donc de travailler un minerai formé par définition de Soufre et de Mercure de le chauffer, en enlevant le Soufre, afin d'obtenir davantage de Mercure pour aboutir à davantage de pureté.

Un métal, dans la tradition des alchimistes, est formé de Soufre et de Mercure et ce degré de pureté est fonction des proportions respectives de Soufre et de Mercure. Le plomb par exemple est un métal "vil", comme le cuivre et l'étain, il possède beaucoup de Soufre, c'est un métal imparfait qui doit être purifié, afin de diminuer le Soufre, et après moult opérations, il s'approche de l'argent puis de l'or, pour devenir un métal parfait, formé de Mercure et de presque plus de Soufre !

On pensait à ces époques, que l'or était le métal qui comprenait le plus de proportion de Mercure, on utilisait d'ailleurs le mercure pour des amalgames afin d'imiter l'or, c'était le cas à partir du cuivre. Plus le métal contenait de Mercure, plus il était précieux.

Avec le temps, cette terminologie de mercure, soufre, cinabre.... qui sont des matières chimiques qui nous sont familières se transformèrent en produits génériques. C'était davantage la Qualité de la matière que le produit réel.

Certains auteurs cherchent à clarifier les écrits des alchimistes dans ce domaine complexe, car il y a une véritable ambiguïté entre le Soufre avec un grand S, celui des alchimistes et le soufre, élément chimique élémentaire et classique pour nous aujourd'hui, nommé S et comportant un atome de 16 électrons donc 16 protons pour assurer l'équilibre des charges électriques et 16 protons.
Comme souvent en alchimie, lorsque l'on évoque le Soufre du philosophe, ce n'est pas le métalloïde que l'on connaît aujourd'hui, pas plus que le Mercure du philosophe n'est le Mercure, métal liquide à température ordinaire que l'on mettait autrefois dans les thermomètres. Ce sont les mêmes mots qui n'ont pas la même signification. 
On parle du Soufre avec un S majuscule pour définir le principe, mais ce peut être le soufre pour un sulfure comme le sulfure de plomb connu sous le nom de blende, ou de l'oxygène dans le cas d'un minerai de fer, comme Fe2 O3 qui est un oxyde de fer que l'on extrait "des entrailles de la Terre".
Quant au Sel, ce troisième principe, est censé favoriser le mariage philosophique du Soufre et du Mercure dans les entrailles de la Terre, ou dans l'œuf philosophique des alchimistes".

La notion nouvelle de Sel aurait été introduit par Paracelse.

Ce ne sont pas des métaux ou des éléments chimiques, mais des principes. On découvre alors cette dénomination, du principe, suivi de " Philosophe " :

Le Soufre des Philosophes symbolise le corps, c'est un principe mâle, actif et sec, il utilise la chaleur et c'est un élément essentiel de la voie sèche.

Le Mercure des Philosophes symbolise quant à lui, l'âme. C'est un élément femelle, humide, volatil. Il est utilisé dans la voie humide. Il est froid et se symbolise parfois par le dragon.

Le Sel des Philosophes se situe entre les deux principes précédents. C'est un " alkali ", appelé parfois le Feu Secret des Sages. C'est avec ce Sel que l'on obtient la cohésion du Mercure et du Soufre, il donne la stabilité à cet édifice.

Le mercure que l'on connaît aujourd'hui était appelé autrefois "le vif-argent". Le Mercure, c'était la liquidité, l'humidité, la froideur de la matière. Il devint l'eau, la femelle alors que le Soufre était assimilé au feu, au mâle.

Chaque produit était appelé par des mots différents, comme par exemple le cinabre était le "dragon rouge ", et le vert de gris qui est un oxyde de zinc "semence de Vénus ", le cuivre "le lait d'un animal.

 

La transmutation

Pour le profane, l'alchimie est essentiellement basée sur la notion de transmutation. C'est simplement une théorie qui permet de faire passer, par une pratique précise, un métal donné vers un autre métal. Pour ce faire, il suffit de modifier les proportions de Soufre et de Mercure avec l'aide du Sel.

Lorsque l'alchimiste procède à une transmutation, il modifie les proportions de Soufre et de Mercure, avec un grand S et un grand M et cherche à atteindre le métal qui est le plus pur : l'Or.

L'aspect génial et visionnaire des alchimistes, c'est une certaine analogie avec la science moderne du XX e siècle. Un métal, ou un élément est formé de trois composants élémentaires qui forment un atome :
- le proton
- l'électron
- le neutron

L'atome est formé, en effet d'un noyau central composé de neutrons et de protons et autour de ce noyau, un nombre d'électrons tourne, en quantité égale au nombre de protons. Avec ces trois particules élémentaires, la science du XX e siècle a découvert que tous les atomes étaient formés de ces trois particules et que leurs quantités respectives donnaient un métal ou un autre.

La transmutation existe et il est possible comme l'on fait certains dont Soddy et Rutherford, de transformer de l'aluminium en silicium. C'était au tout début du XX e siècle en envoyant des rayons Alpha sur une fine plaque d'aluminium qu’ils virent des atomes de silicium apparaître sur la plaque.

C'est à ce moment que l'un de ces deux savants dit à l'autre, " n'en parlons pas, ils vont nous prendre pour des alchimistes et nous brûler sur un bucher ".

Protons, Electrons et Neutrons d'un côté ne sont-ils pas identiques à Soufre, Mercure et Sel ? C'est le même concept, et entre le Plomb et l'Or, dans le tableau de Mendéliew, la différence porte sur 3 électrons…….Les alchimistes avaient-ils de géniales intuitions.

 

Le Grand-Œuvre

A l'origine du Grand-Oeuvre se trouve la théorie de la transmutation, puisqu'il s'agit de transformer un métal vil en or.
Mais les alchimistes, devant la difficulté de réaliser ce Grand-Œuvre ont mis en place une étape intermédiaire, appelée le Petit-Œuvre, dans laquelle, l'objectif est de transformer un métal vil en Argent qui, s'il n'est pas parfait, mérite une mention particulière.

Quant au Grand-Œuvre, appelé parfois Grand Magistère, c'est le "but ultime de tout alchimiste", celui qui mène à la pierre rouge, la célèbre pierre philosophale. Celui qui arrive à cette pratique obtient à la fois la pierre philosophale mais dans le même temps, la grande lumière, appelée l'illumination spirituelle, c'est à dire la Sagesse.

Il existe dans la tradition alchimique deux chemins, deux voies pour atteindre cette pierre philosophale. La voie sèche et la voie humide.

La voie humide se fait par une sorte de maturation de la prima matéria, qui est placée dans l'œuf philosophique. C'est en quelque sorte une gestation en milieu humide en prenant beaucoup de temps. Il faut selon les traités, une quarantaine de jours , et parfois plus. C'est l'école de la patience.

L'autre voie dite voie sèche est beaucoup plus rapide, elle aboutit au même résultat mais en chauffant la prima matéria de manière forte. On peut arriver au résultat en quelques heures. C'est une voie pour alchimiste pressé….. mais elle comporte beaucoup de danger et d'explosion des produits en cause.

Les métaux sont souvent assimilés à des êtres vivants, et il n'y a pas de différence entre métaux et matières organiques ou vivante. Le processus est curieux, c'est celui de l'évolution. On va d'un état de plus en plus évolué passant d'un métal vil à commencer par le fer, puis le cuivre, le plomb, l'étain, le vif-argent, vers un métal moins vil, l'argent et cela jusqu'à l'or, l'aboutissement du Grand Oeuvre.

 

l'Elixir de longue vie

On trouve encore l'Elixir de longue vie, que l'on peut lire dans un roman de Balzac, peu connu,

Malgré le scepticisme dont il était armé, don Juan trembla en débouchant la magique fiole de cristal. Quand il arriva près de la tête, il fut même contraint d'attendre un moment, tant il frissonnait. Mais ce jeune homme avait été, de bonne heure, savamment corrompu par les mœurs d'une cour dissolue ; une réflexion digne du duc d'Urbin vint donc lui donner un courage qu'aiguillonnait un vif sentiment de curiosité, il semblait même que le démon lui eût soufflé ces mots qui résonnèrent dans son cœur : " Imbibe un œil ! " Il prit un linge, et, après l'avoir parcimonieusement mouillé dans la précieuse liqueur, il le passa légèrement sur la paupière droite du cadavre. L'œil s'ouvrit.

Dès le XIIIe siècle, mais sans doute avant, les hommes de science vont remettre au cœur de leur préoccupation : le mythe de l'éternelle jeunesse, qui avait une connotation relativement légendaire. Naît alors une nouvelle littérature sur "comment retarder la vieillesse" ou sur la "prolongation de la vie" qui est très vite aspirée par l'alchimie.
L'or nouveau, issu du Grand Oeuvre devient l'élixir de longue vie par excellence et " occupe une place importante dans l'imaginaire occidental pendant des siècles. " selon le professeur Agostino Paravicini Bagliani.

 

La pierre philosophale

La pierre philosophale était au centre des opérations de transmutation sans qu'il soit possible d'en déterminer la nature. Elle devait permettre par sa puissance de transformer le métal vil en argent ou en or. 
C'est un catalyseur de la transmutation, elle peut apparaître sous forme de pierre de couleur rouge, couleur rubis, et au toucher de cette pierre, le plomb se transforme en or, par simple contact ou frottement. La pierre peut aussi prendre la forme d'une poudre, et le jet d'une pincée de celle-ci sur le morceau de plomb le transforme là encore en or.

La pierre philosophale est aussi un principe qui rend meilleur et plus éclairé, c'est pour le métal, l'évolution vers l'argent ou l'or, donc le métal est plus beau, et….. il en est de même pour la vie et l'homme. La pierre philosophale soigne donc les métaux et aussi l'homme et ses maladies. C'est en effet l'Elixir de longue vie, celui qui donne l'immortalité et chasse la maladie et la souffrance, "soignant le corps".

Enfin, la pierre philosophale soigne l'âme, et rend l'homme meilleur, lui apportant la Sagesse.

Quel beau programme pour celui qui réussit à mettre la main sur cette Pierre des philosophes, et cela explique que des femmes et des hommes, durant des siècles, aient cherché à l'acquérir, mettant en œuvre à la fois leur temps, leurs compétence et parfois leur vie. Cela explique aussi, à partir du XVI e siècle, l'appétit des charlatans et des escrocs de tout poil pour se procurer une once de cette pierre rouge si miraculeuse !

La pierre philosophale a donc un côté mystique, elle recèle l'âme du monde, mais au niveau technique, c'est un agent tinctorial des métaux, proche d'un colorant. De quoi est-elle composée, c'est un secret et y répondre reviendrait à nier l'alchimie. Ce secret doit demeurer inviolé......

Mais l'alchimie subit une évolution récente avec l'apport des philosophes et de nouvelles recherches. Il ressort que le travail de laboratoire pour certains n'était qu'un prétexte et que tout était dans la " transformation psychique " pour reprendre les termes de Pierre Lory dans les dix traités d'alchimie de Jâbir Ibn Hayyân. L'auteur ajoute qu'il est nécessaire de réhabiliter ce travail de recherche mentale, et d'étudier plutôt que de condamner. Il remarque que de grands savants comme Liebniz et Newton admettaient qu'il était possible d'effectuer des transmutations métallurgiques. Et sur un tout autre plan, Carl Jung a réalisé des travaux et " il a été frappé par l'analogie entre le symbolisme des rêves et des hallucinations de certains de ses patients, et le symbolisme alchimique " selon Eliade.
Pour Jung, il existe dans le psychisme de chacun une sorte de processus tendant vers un but final qui doit permettre l'accomplissement de soi.

Cette forme de l'alchimie traitée par Karine Djebari est une forme d'initiation, " l'alchimiste est un chercheur, comme le philosophe, comme le sage indou, comme le franc-maçon ". C'est le célèbre " connais-toi toi-même " repris par Socrate.

 

La pratique et la gamme de fabrication du Grand-Oeuvre

Le nombre de documents donnant les moyens d'arriver à la Pierre philosophale et au Grand-Œuvre sont considérables, et cela est d'autant plus étonnant, de la part d'un "confrérie" qui met le secret au centre de ses préoccupations. Mais ces "recettes" sont-elles crédibles ? C'est la question de fond, d'autant plus que ces révélations partent d'un mystère primitif. Le point de départ, c'est à dire la composition de la matière première, laquelle matéria prima n'est jamais révélée !

Voici à titre d'exemple, quelques éléments historiques sur ce que doit être la réalisation devant aboutir à la pierre philosophale avec Basile Valentin :

" Prends 100 livres de cette matière, la matéria-prima désignée avant comme de l'antimoine. Opère comme si elle était dans les entrailles de la terre. L'ayant pulvérisée avec soin très subtilement... qu'on la mette dans des cornues de verre et qu'on la distille. Au début, ce doit être un feu léger de charbon jusqu'à ce que sorte l'esprit ou mercure, et à la fin, le feu doit être très fort, de bois pour que le soufre s'attache dans la cornue....


Prend ce soufre et purifie le en le sublimant trois fois dans un récipient et remet chaque fois ce qui est au fond avec ce qui est monté...

Prends l'esprit qui est le mercure et mets lui 10 grains de ce soufre. Qu'il soit placé pour 40 jours dans du fumier de cheval en alambic avec un tube fermé. Après ces 40 jours, distille tout, enlève les résidus qui sont au fond."

Dans les traités connus, se trouvent des constantes, basées sur un autre des grands principes de alchimistes, le célèbre " Solve et Coagulat", c'est à dire dissoudre et coaguler ou encore purifie et intègre.

Les recettes suivent alors :

" Et tout d'abord : c'est effectivement par la distillation qu'il faut commencer les opérations, c'est à dire par la séparation des quatre éléments. Ceci est la première des trente paroles, elle est fondamentale. Cette distillation consiste à placer la Pierre dans une cucurbite déposée dans une marmite de cendres, sous laquelle on allume un feu jusqu'à l'évaporation complète, toute eau étant extraite.... "

 Dans certains traités, ce sont 4 opérations qui président au travail des alchimistes :

- la purification du sujet, c'est à dire de la matière première.
- la dissolution ou volatilisation jusqu'à ce qu'il ne reste que l'être universel
- la solidification nouvelle
- une dernière combinaison sous l'empire de l'être le plus pur.

Comme avec ces 4 opérations élémentaires, de nombreux alchimistes ne purent arriver à leur fin, il semble que la pratique devint plus complexe, et 2 opérations supplémentaires furent ajoutées. C'est alors que la nouvelle gamme d'obtention de la pierre philosophale pour obtenir de l'or 
- la calcination, elle correspond à la couleur noire, c'est l'extension des désirs, la destruction des différences. C'est la réduction à l'état premier de la matière.
- la putréfaction, qui sépare les éléments calcinés
- la solution dont la couleur est blanche, c'est une matière totalement purifiée.
- la distillation
- la conjonction qui correspond à la couleur rouge ou à l'union des opposés.
- la sublimation qui correspond à l'or, c'est la couleur du soleil.

Le tout se résume dans ces mots : solve et coagula aussi valable pour la matière que pour l'être. Et c'est pourquoi on retrouve dans l'iconographie alchimique de nombreux exemples de couples " faisant l'amour ", dans un bocal ou sur un champs…. La plupart étant rois et reines !

 

Les traités d'alchimie

Le nombre de traités sur l'alchimie est considérable, plusieurs dizaines de milliers. Avec toute cette documentation, comment comprendre que l'on ne puisse pas trouver aisément la gamme de fabrication de l'Oeuvre et transformer le plomb en or ?
Et puis l'ensemble des pratique ne devait-t-il pas rester secret ? alors pourquoi écrire ?

Le grand commandement éthique qui était imposé aux Alchimistes était d'être " charitable " et " envieux ". Il devait partager avec d'autres la Sagesse, mais ne pas autoriser la divulgation au premier venu des techniques.
Donc il fallait fournir des indications pratiques pour les " Frères " et accéder à la vrai fraternité, celle des philosophes en séparant le bon du mauvais pour la suite.

Il est particulièrement difficile de lire les traités alchimiques quels qu'ils soient. Rien n'est simple car, il n'y a pas souvent de logique.
Les expressions sont souvent sibyllines, il y a aussi de longs chapitres sur la métaphysique, sur le cosmos, des digressions qui déroutent le lecteur.
Des textes sont parfois insérés pour abuser le lecteur profane.

Le langage utilisé était très ésotérique, il y avait un double cryptage :

- l'utilisation de symboles comme les dieux, les animaux fantastique, les monstres. Leurs rapports dévoilaient des principes et des opérations.
- le mode d'expression était de type labyrinthique, les successions chronologiques et la concaténation ( l'enchaînement) des causes n'était pas logique.

Une opération décrite en son milieu, puis on allait à la fin, on revenait vers le début et ainsi de suite. C'est peut être le problème des caissons du plafond de l'Hôtel Lallemand. On cherche depuis des lustres un cheminement logique, il faut commencer par les caissons proches de la fenêtre et lire les caissons comme les vitraux d'une cathédrale, de bas en haut et de gauche à droite. Ainsi, la lecture se ferait, en prenant notre logique du XXI ° siècle, de la fenêtre à la porte…. Sauf qu'il s'agit d'alchimie et qu'il est fort possible que la lecture soit plus complexe, en zig zag, ou en prenant un caisson ici, un autre plus loin, et ainsi de suite. C'est une éventualité qui sera évoquée dans le chapitre sur les révélations relatives à ces plafonds.

De même un processus pouvait se décomposer en différentes phases et se disperser dans un texte. C'est particulièrement déroutant.

Les traités d'alchimie sont souvent des ouvrages passionnants mais ils souffrent d'un hermétisme que l'on conçoit mal aujourd'hui. La plus grosse difficulté tient au langage des alchimistes : un seul terme n'a pas toujours la même signification.

Il apparaît donc que les traités d'alchimie comportent toujours plusieurs approches :
- d'une part, une référence à Dieu est une constante dans de nombreux traités alchimique. Cela signifie que les alchimistes peuvent être des religieux, mais aussi qu'ils ne veulent sans doute pas se mettre à mal avec l'institution religieuse,:  " que Dieu soit exalté ". 
- Puis, on trouve des conseils moraux ou des propos sur l'homme :

" Les gens se situent à différents niveaux. Chez certains, la réflexion n'aboutit à rien de fructueux. D'autres apportent une solution après mûre réflexion. Il y a les bilieux dont la bile jaune s'est transformée en bile noire.....Un jugement pondéré, qui ne tombe pas dans l'erreur, est celui du mélancolique ".

- Des renseignements sur les outils et moyens à utiliser. Le monde des alchimistes est formé de gens qui ont inventé des procédés, comme le bain-marie, mais aussi des matériels, comme l'alambic pour la distillation, ou encore le célèbre athanor qui est le four des alchimistes. Mais les instruments de verre comme le pélican qui est "une cornue à col recourbé", ont été utilisés par les alchimistes puis… les chimistes.
Enfin, l'objet le plus célèbre des laboratoires souterrains des alchimistes est sans contexte ce ballon de forme ovoïde, fait le plus souvent de verre et que l'on va appeler l'œuf philosophique. C'est pour reprendre une terminologie d'alors, "un objet destiné à être placé dans l'athanor, ce qui constituait la chambre nuptiale où le Soufre et le Mercure devaient s'accoupler" comme le rapporte d'Histoire des Sciences.

 

Partager cet article
Repost0
3 janvier 2018 3 03 /01 /janvier /2018 12:37
le Chiffre 9 en FM et dans nos rites

Le Rite Français moderne en son 1er ordre

Le tableau de Loge représentera, en haut, l'Etoile du matin, entre huit autres moindres au milieu une grande caverne
En entrant, on placera neuf chandeliers où seront huit lumières, la neuvième sera élevée et distante de deux pieds environ des autres.
Le tablier sera blanc, bordé de noir et doublé de même; au milieu, sera figuré un poignard jetant neuf flammes rouges
le T.S. fait le signe de demande auquel les Elus font le signe de réponse) et applaudissent par huit et un.
Le Sévère-Inspecteur prends le récipiendaire par la main, le fait voyager par huit tours lents et un précipité pendant la cérémonie de réception au 1er ordre dont la devise, je devrais dire le blason, est «Vincere aut mori »
Issu de l’instruction du grade … Quel âge avez-vous ?
Neuf semaines sur sept ans à cause des neuf semaines qui se passèrent avant la punition du délit.
D'où viennent les huit lumières et une plus grande séparée du reste ?
- Elles représentent les neuf élus, la plus grande indique leur chef.
Que signifie l'étoile du matin et les huit autres ?
- L'heure du départ et le nombre des élus. Cela signifie en même temps que l'on ne saurait s'y prendre de trop bonne heure lorsqu'il s'agit de faire une bonne action.

 


Le 9° DEGRE au REAA - MAITRE ELU DES NEUF

D. Que signifient les neuf rosettes écarlates qui ornent de cordon ?
R. Elles rappellent les Neuf Maîtres désignés pour exercer la justice à l’égard des meurtriers, d’ordre du Roi Salomon.
D. Que signifient ces neuf Nombres premiers disposés en une grille de neuf cases ?
R. Que les neuf maîtres Elus sont les véhicules des neuf Potentialités métaphysiques essentielles
D. Que signifie la batterie du grade ?
R. Elle se compose de huit coups réguliers, séparés d’un neuvième et dernier par un temps d’arrêt, signification du retour, de la répartition, de la négativité parvenue à son maximum, et qui va donc renaître avec une force et une vigueur nouvelle.

 


Histoire du 13° DEGRE du REAA Chev de Royal Arche

.Trois voyageurs étaient des Mages, Initiés de Babylone membres du Sacerdoce Universel, qui venaient en pèlerinage et en exploration aux ruines de l’ancien sanctuaire. Les Pèlerins parcoururent l’enceinte ravagée. Ils se mirent ensuite à examiner les chapiteaux gisant à terre, à examiner les pierres pour y découvrir des inscriptions ou des symboles … ils découvrirent une
excavation sous un pan de mur …. On était en été au milieu du jour, le Soleil brillait au Zénith et ses rayons plongeaient presque verticalement dans le puits. Un objet brillant frappa les yeux du Mage ….. Il regarda ensuite autour de lui et constata l’existence, dans la muraille, d’ une ouverture par laquelle un homme pouvait pénétrer. Il y entra, marchant à tâtons dans l’obscurité. Ses mains rencontrèrent une surface, qu’au contact il jugea être du bronze…. Ils pensèrent qu’il devait y avoir là un mystère; ils délibérèrent et résolurent d’aller ensemble à la découverte. Ils placèrent une extrémité de la corde faite des trois ceintures sur une pierre plate placée près du puits, et sur laquelle on lisait encore le mot «Jakin». Ils roulèrent dessus un fût de colonne ou l’on voyait le mot «Boaz», …Chaque Mage, tenant sa torche d’une main, se laissa glisser le long de la corde jusqu’au fond du puits…. Il constata, au centre, l’existence d’un ornement en relief ayant la forme d’une couronne royale entourée d’un cercle composé de points, au nombre de 22. Le Mage s’absorba dans une profonde méditation, puis prononça le mot «MALKHUT» et la porte s’ouvrit brusquement.

Les explorateurs se trouvèrent alors devant un escalier qui s’enfonçait dans le sol; Le vieux Mage l’examina comme la précédente et constata l’existence d’un autre ornement en relief représentant une pierre d’angle, entourée aussi d’un cercle de 22 points. Il prononça le mot «YESOD» et cette porte s’ouvrit à son tour.
Dans un coin obscur, il avait découvert une nouvelle porte de bronze. Celle-là portait comme symbole un soleil rayonnant, toujours inscrit dans un cercle de 22 points. Le chef des Mages ayant prononcé le mot «HOD» elle s’ouvrit encore et donna accès à une deuxième salle.
Successivement les explorateurs franchirent sept autres portes également dissimulées et passèrent dans de nouvelles cryptes. Les mots prononcés furent : NETZAH, TIPHERETH, GEBURAH, HESED, BINAH, HOKMAH et KETHER.

Quand ils entrèrent dans la neuvième voûte, les Mages s’arrêtèrent surpris, éblouis, effrayés. Celle-là n’étaient pas plongée dans l’obscurité; elle était, au contraire, brillamment éclairée … Sur cet autel était posée une pierre d’agate de trois palmes de côté; au-dessus, on lisait, écrit en lettres d’or, le mot «ADONAÏ» «Regardez ! la Conception Suprême, la voilà ! Vous êtes au centre de l’Idée !».
«Apprenez maintenant, continua-t-il, que ce n’est pas Salomon qui fit creuser cette Voûte hypogée, ni construire les huit qui la précédèrent, pas plus qu’il n’y cacha la pierre d’agate. La pierre fut placée par Enoch, le premier de tous les initiés, l’Initié initiant,
Enoch vécut longtemps avant Salomon, avant le Déluge. On ne sait à quelle époque furent bâties les huit premières Voûtes et celle-ci creusée dans le roc vif».
Ils allaient renoncer, quand l’un deux prononça : «Nous ne pouvons pas cependant continuer à l’infini (Ain Soph)»…

Sur ce mot, la porte s’ouvrit avec violence, les deux imprudents furent renversés sur le sol, un vent furieux souffla dans la Voûte ; les lampes magiques en furent éteintes …Avant de laisser remonter ses compagnons, le Maître leur montra le cercle découpé dans le ciel par l’ouverture du puits et leur dit: «Les dix cercles que nous avons vus en descendant symbolisent les neuf voûtes et l’escalier. La dernière correspond au nombre onze, celle d’ou a soufflé le vent du désastre: c’est le ciel infini et ses luminaires hors de notre portée.».

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2018 2 02 /01 /janvier /2018 15:48
Meilleurs Voeux 2018 pour toutes et tous .'.
Partager cet article
Repost0
29 décembre 2017 5 29 /12 /décembre /2017 07:16

KDO

KDO
Partager cet article
Repost0
21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 06:41
De Joyeuses Fêtes de fin d'Année et Bon Bout d'An
De Joyeuses Fêtes de fin d'Année et Bon Bout d'An
De Joyeuses Fêtes de fin d'Année et Bon Bout d'An
De Joyeuses Fêtes de fin d'Année et Bon Bout d'An
De Joyeuses Fêtes de fin d'Année et Bon Bout d'An
De Joyeuses Fêtes de fin d'Année et Bon Bout d'An
Partager cet article
Repost0
4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 12:30

Je ne puis commencer cette présentation sans être obligé de passer par une description quelque peu académique mais nécessaire, è savoir la présentations des ordres d’architecture un à un en établissant un parallèle avec notre symbolique, puis je vous développerai ensuite mon thème de façon plus personnelle, résultat de mon parcours de Compagnon il y a un temps certain.

 

Nous trouvons d’abord : Les ordres grecs

1) L'ordre dorique. Le Larousse nous indique que c'est : l'ordre le plus simple, le plus mâle des trois ordres d'architecture ; il est aussi le plus ancien. C'est le premier ordre d'architecture. Pour nous Maçons, la colonne dorique évoque l'idée de force et de grandeur, fortification de la raison et de la volonté les pieds directement sur terre comme la colonne de cet ordre aux vertus masculines. C'est la colonne du premier surveillant FORCE.

La colonne est placée sur le pavé mosaïque dans l'angle nord-ouest (Septentrion-occident).

 

2) L'ordre ionique. Le Larousse indique que c'est : l'un de cinq ordres d'architecture caractérisé surtout par un chapiteau orné de deux volutes.C'est le deuxième ordre d’architecture. Pour nous Maçons, la colonne ionique évoque le sentiment, la sensibilité, l'intuition et l'imagination toutes qualités féminines entre toutes. C'est la colonne de notre vénérable maître en loge : SAGESSE. La colonne est placée sur le pavé mosaïque dans l'angle sud-est (Orient-midi).

 

3) L'ordre corinthien. Le dictionnaire indique que c'est : le troisième et plus riche des ordres d'architecture. Pour nous Maçons, dans notre loge écossaise la colonne corinthienne est la plénitude de la beauté.  C'est la colonne de notre deuxième surveillant : BEAUTE. La colonne est placée sur le pavé mosaïque dans l'angle sud-ouest (Midi-occident). En même temps que la beauté c'est l'ordre le plus libre de tous, variation dans ses cannelures, ses proportions, sa décorations. C'est l'ordre de l'invention et de la nouveauté. Viennent ensuite : Les ordres romains

4) L'ordre composite ou romain Ordre formé du mélange de l'ordre ionique et de l'ordre corinthien. C'est le quatrième ordre d'architecture. Pour nous Maçons, cet ordre n'est pas présent en loge. N'a-t-il qu'un rôle symbolique avec l'ordre toscan afin d’amener du chiffre 3 de l'apprenti au chiffre 5 du compagnon, soit 3 + 2. Mais je pense qu'il n'a pas que cette symbolique. Le fait que les romains l'emploient pour orner essentiellement leurs arcs de triomphe, n'y a-t-il pas le symbole du triomphe de la lumière éclairant le genre humain de par l'association féminine de l'ordre ionique et de celui plus masculin de l'ordre corinthien.

 

5) L'ordre toscan. Le dictionnaire Larousse indique que c'est : Le plus simple des ordres d'architecture, chez les romains c'est une déformation de l'ordre dorique. Pour nous Maçons, cet ordre est plus énigmatique, les anciens, eux-mêmes, ne l'utilisèrent qu'en de rares exceptions. Est-ce un complément architectonique enrichissant pour la beauté, genre de chapiteau androgyne de l'ordre dorique qui serait devenu carré ?

 

5 ordres d’architecture auxquels correspondent les 5 voyages d’initiation du compagnon. 5 c’est aussi les cinq coups de maillet lors de l’ouverture de nos tenues au grade de compagnon. Ce sont encore les 5 officiers qui éclairent la loge : Le Vénérable maître, le Premier et le Second surveillant, l’orateur et le secrétaire qui sont les 5 lumières de la loge. Mais encore les 5 pointes de l’étoile flamboyante qui nous ramène aux 5 sens et à la divine harmonie du nombre d’or. Elle est complétée par la lettre G de la géométrie qui contribue à la bonne construction de notre tabernacle intérieur et symbolique gouverné par l’intelligence humaine dont nous a doté le G\ A\ D\ L\ U\. Le chiffre 5 est le nombre de l’union pythagoricienne, c’est aussi le chiffre du centre de l’harmonie et de l’équilibre. Symbole de l’homme qui devient le tabernacle parfait comme nous allons le voir.

 

1er voyage, avec le maillet et le ciseau, les 5 sens sur la colonne de la beauté, ordre corinthien, correspondant à la 1ère année des études de l’initié.

 

2ème voyage, avec la règle et le compas, les 5 ordres d’architecture sur la colonne de la force, ordre dorique, correspondant à la deuxième année des études de l’initié. C’est la base solide sur laquelle viennent s’étayer les autres étages de notre élévation vers la lumière, tels les palais renaissance où l’ordre dorique est réservé au rez-de-chaussée dans l’ornementation de la façade. Ce deuxième voyage est la préparation de la décoration d’un tabernacle digne de la majesté du Grand Architecte de l’Univers. Ce tabernacle…c’est vous, c’est moi,  c’est nous, c’est l’homme, l’être de chair, celui qui doit être droit physiquement et moralement, juste dans ses relations avec ses semblables et ses proportions humaines divinement harmonisées. Le compas, emblème de la sagesse, de la prudence et de la circonspection, nous aide à mesurer les angles et à établir ces proportions c’est l’ordre ionique à deux volutes. La règle c’est la rectitude de notre esprit et de nos actes. Il ne faut pas oublier que l’architecture est le sujet de mes études après la connaissance de « soi-même ». C’est l’art le plus beau et le plus noble. Ce construire soi-même avec le soin extrême dû au temple, tabernacle qui accueillera le Grand Architecte de l’Univers.

 

3e voyage, avec une règle et une pince, les 7 arts libéraux sur la colonne de la sagesse. La sagesse de l’ordre ionique qui reprend, par la forme de ses deux volutes qui se font face, les deux plateaux de la balance qu’il faut équilibrer. Ordre féminin qui vient nous rappeler que tout être humain possède la bivalence du masculin et du féminin qui se complète et forme un équilibre à toute justice par leur union dans un être.

 

4e voyage, avec la règle et l’équerre, voyage de la connaissance des sphères, propriétés de la Sphère céleste et de la Sphère terrestre…

 

5e voyage … Libre fin du cours de mes études, capable de transmettre ce qui m’a été donné.

 

« rendre à ceux qui viennent après lui l’instruction qu’il a reçue lui-même de ceux qui l’ont précédé, tel est le principal objet de l’initiation au second Degré ».

 

Une fois que l’ordre dorique, ordre masculin a servi de base à l’édifice, l’ordre ionique suit pour établir une juste proportion et enfin l’ordre corinthien de la beauté finit cette construction pour la ramener au chiffre un et achever dans la perfection ce tabernacle. L’ordre corinthien orné de feuilles d’acanthe est là pour nous rappeler que le mal, symbolisé dans les épines de la plantes, doit contrebalancer la beauté de la forme des feuilles afin d’en mieux profiter. c’est un peu le pavé mosaïque entre blanc et noir. Ses piquants symbolisent encore le triomphe de l’architecte qui a surmonté les difficultés de sa tâche.

Les deux autres ordres sont inconnus dans le rite et je ne vois pas comment les rattacher. Peut-être est-ce le symbole des organes dont on ne connaît pas la fonction et que l’on découvre au fur et à mesure de notre progression, comme toutes choses dans la nature qui ne sont jamais créées pour rien et dont le sens caché n’apparaît que bien plus tard. Ou bien est-ce l’inconnu, la non connaissance, l’inexpliqué qui reste toujours ou qui découle de ce que l’on a découvert. Mon chemin ne s’arrêtant pas à ce degré, sans doute en percevrai-je le sens plus tard.

Enfin, ce tabernacle construit le long de ma vie maçonnique ressemble à s’y méprendre à ma loge mère. A l’heure ou je devrais retourner à l’Orient éternel, mon âme, cet enfant nu s’approchera du temple, lieu du passage, elle abordera par le pied gauche les trois marches du temple, elle frappera trois fois aux portes d’airains entrouvertes, passera les deux colonnes Boaz et Jakin, entrera, fera les trois pas de l’apprenti, pour glisser vers ce pas compagnonnique qui m’amènera entre les colonnes force et beauté, au loin la colonne sagesse qui délimiteront mon carré long recouvert du pavé mosaïque des actes, bons ou mal, blancs ou noirs, de ma vie.

Derrière, les grenades seront épanouies, telles des sexes de femmes me rappelant mes origines, le début et la fin. En face , baignant dans une grande clarté venant des trois fenêtres de la loges, l’étoile flamboyante entre le soleil et la lune.

Michel m’accueillera avec sa balance sur laquelle mon âme montera. J’espère que la droite du niveau du balancier rencontrera en son milieu, en rectitude, la perpendiculaire du fléau. Puis, pour passer du zénith au nadir, ainsi délimité, mon âme s’élèvera par le fil à plomb vers le Grand Architecte de l’Univers.

Je passerai dans le giron d’Abraham, qui me prendra en charge pour que mon âme devenue cette pierre cubique, à peu près polie, s’ajuste au autres pierres pour ériger la Jérusalem céleste, le nouveau temple de Salomon.

A moi Abraham, je suis ton frère…Cinq coups,…Schibboleth.

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 12:26

Les voyages du Compagnon

 

Après l’immobilité silencieuse de l’apprentissage, devenu compagnon, on est fortement incité à prendre la route dans la grande tradition du compagnonnage de métiers.

La notion de voyage est récurrente dans notre cheminement avec ses trois versants : d’où l’on vient, où l’on est, où va-t-on. Le voyage c’est d’abord un éloignement qui porte à l’abandon des repères et certitudes habituels. C’est ensuite un moyen d’apprendre et de se parfaire dans son métier d’homme, au contact de nouvelles dimensions géographiques et humaines. C’est enfin l’occasion, l'épreuve, d’une exploration des espaces intérieurs inconnus de moi en moi, dont le cheminement n’est pas sans nous rappeler le symbolisme du Pavé Mosaïque, où seul l’initié aura cette faculté à se glisser sur les lignes étroites entre les dalles blanches et noires. 

Le symbole du voyage est un élément essentiel de la démarche et des rituels qui structurent la vie maçonnique. Il commence le jour de l'initiation après le passage par la porte basse, au travers des rites, de la connaissance de l’autre, de cette diversité qui nous amène à rassembler ce qui est épars. Chaque pas est une découverte ou une confrontation avec un élément symbolique, mais ce voyage dans le temps est une formidable aventure personnelle, vécue dans un groupe humain découvert puis choisi.

Les voyages symboliques de la vie maçonnique se passent dans l'espace et dans le temps, et ce calendrier maçonnique ne vise que l’amélioration de l’individu, la construction du temple intérieur. Cet apprentissage voulu, nous amène vers une introspection (rôle du silence), des efforts sur soi, un désir de perfection, un élitisme découvert ; ce travail au sein de l’atelier, sous l’œil bien veillant de la loge et sous le symbole de la voûte étoilée, doit nous permettre de porter à l’extérieur la sagesse acquise, que nous devons vivre de façon cohérente avec notre discrète vie profane. 

Vas de chantiers en chantiers, dit-on au compagnon opératif, que la main qui tient les outils s'affermisse, apprends des meilleurs ouvriers, ouvres-toi aux autres techniques, sois conscient de tes lacunes et faiblesses ; en bref vas t’enrichir et te perfectionner dans ton métier et reviens nous montrer la preuve de ta maîtrise par la présentation de ton chef-d’œuvre. Analogiquement le but de l'initié, à ce grade de compagnon en loge, se doit d'effectuer dans une recherche de sens, de multiples voyages symboliques et de ramener sans cesse à ses frères, le fruit de son perfectionnement.

Le grade de Compagnon est intimement lié au nombre cinq, nombre directement lié à l’étoile à cinq branches, le pentacle. Le but du rituel est d’allumer cette étoile pour qu‘elle devienne "l’étoile flamboyante".

 

Le rituel impose cinq voyages initiatiques, au terme desquels il lui sera présenté cinq cartouches portant chacun cinq inscriptions :

-         Vue, Ouïe, Toucher, Odorat, Goût

-         Toscan, Dorique, Ionique, Corinthien, 

-         Grammaire, Rhétorique, Logique, Arithmétique, Géométrie, Musique, Astrologie

-         Solon, Lycurgue, Pythagore, INRI

-         Gloire au travail

 

Au cours du troisième voyage, l’étoile placée à l’orient est allumée : c’est l‘apparition de "l’Etoile Flamboyante". Puis vient la consécration du nouveau compagnon, cinq coups de maillets sont frappés sur l’épée flamboyante tenue au dessus de sa tête.

Les cinq voyages du compagnon induisent le  passage du stade d’apprenti au stade de compagnon ; en symbolique, se réalise le passage du fil à plomb qui concrétise  la verticalité, quête du principe qui est en soi du connais-toi toi-même, au niveau, quête de l’horizontalité, de l’égalité.  A chacun de ces voyages, il lui est demandé de lire un cartouche, et de méditer sur le sens des conseils  qui lui sont proposés.

 

Lors du premier voyage, il lui est recommandé de : VOIR, ECOUTER, TOUCHER, GOUTER et SENTIR  - les 5 sens.

Ces cinq recommandations, préambule à son perfectionnement, lui conseillent de continuer à ouvrir son esprit et pleinement utiliser ses sens naturels, comme pour s’imprégner du monde extérieur, ce qu’il a commencé à faire, silencieusement, pendant sa période d'apprenti. D’ailleurs, le cartouche qui lui est proposé de lire, est appuyé au plateau du Frère Hospitalier, l’Officier de la Loge qui s’inquiète des Frères absents ou dans le besoin, des veuves… Cette indication lui rappelle qu’à tout moment,  ses sens doivent être en rapport avec son cœur.  Ce premier voyage, voyage introspectif,  lui rappelle également, que son premier devoir de Franc Maçon est de travailler sur lui-même et d'être à l'écoute des autres, à la recherche sans cesse de son idéal : la sagesse. 

 

Ce  voyage est réalisé avec les seuls outils de l‘apprenti, le ciseau et le maillet. Dépourvu du verbe, l’apprenti  ne dispose que de ces outils-là  pour se perfectionner ;  ils sont nécessaires a l’élimination des aspérités et à l’obtention d’une  pierre cubique impeccable ; cette pierre doit en effet, être utilisable en l’état pour la réalisation du temple dont  les initiés sont à la fois les constructeurs et les matériaux ; le ciseau est saisi de la main gauche et symbolise l’idéation ; le maillet représente la volonté nécessaire à toute action afin que l’on n’en reste pas a l’état de concept. Cette volonté agissante, se retrouve en loge au travers du Vénérable et les deux Surveillants qui,  par leurs maillets ouvrent et ferment les travaux.

  Ce premier voyage se termine par la révélation des cinq sens, qui ont permis à l’apprenti  à partir de son état natif, de son intuition, de son voyage en lui-même, de son travail sur sa pierre brute   de mieux se connaître ; ces cinq sens vont maintenant  permettre au compagnon d’entrer  en relation avec les autres, afin de mieux les apprécier, de  quitter l’ombre du septentrion et de s’ouvrir ainsi au monde.

 

Lors du deuxième voyage,  des styles d’arts architecturaux lui sont proposés : Toscan, Dorique, Ionique, Corinthien.

Ce deuxième voyage lui demande d’enrichir et d’élargir ses connaissances en matière de construction car, sans cette richesse, point d’édification. C’est pour traduire symboliquement cette richesse, que l’on retrouve ce cartouche,  adossé au plateau du Trésorier. 

Ce voyage, celui de la conception, est effectué avec la règle et le compas. Si l’ouvrier est devenu performant avec le ciseau et le maillet, il n’en faut pas moins favoriser leur bon usage et élaborer le travail à réaliser; en pratique, la règle et le compas permettent de construire toutes les figures géométriques ; la règle avec ses 24 divisions est l’outil de  mesure idéal pour vérifier la justesse des proportions ; cette règle  est aussi potentiellement génératrice d’une ligne certes droite mais illimitée à ses deux extrémités; le compas au contraire circonscrit un espace précis modulable en fonction du degré d’ouverture de son angle. Sur le plan symbolique, la règle est la droiture et la justesse, le compas la prudence et le discernement.

La ligne de  conduite du Compagnon, doit bien-sur être droite mais aussi tenir compte des réalités afin de ne pas placer trop haut et en position inatteignable, le but de son voyage. L’esprit n’a pas de limite, la matière nous en impose, aussi,  il veillera à toujours concilier l’absolu et le relatif.

 

Le troisième voyage est effectué avec la règle et un levier.  La règle est toujours tenue par la main gauche passive pour guider le trait réalisé par la main droite. Le levier, lui, est tenu par la main droite; il est le symbole par excellence de la force incommensurable.   Symboliquement ces deux outils servent à la mise en place de l’œuvre par l’application de la raison, de la logique, de l’intelligence ; c’est la représentation de la puissance de la pensée correctement utilisée.

Ce troisième  voyage,  débouche sur la révélation des arts libéraux : Grammaire, Rhétorique, Logique, Arithmétique, Géométrie, Musique, Astrologie. Il nous offre d’apprendre et comprendre,  pour nous enrichir du savoir de ces arts et de ces sciences humaines :

-         LE TRIVIUM, art de la parole : grammaire rhétorique et logique

-         LE QUADRIVIUM, science du monde sensible : arithmétique, géométrie, astronomie et musique

Le trivium rend sa liberté de parole à l’ex-apprenti qui en était privé; Il  retrouve certes la parole mais ne doit s’en servir que selon des règles précises qui garantissent l’élégance, l’intérêt et la cohérence du discours. Les voyages vont être pour lui l’occasion de communiquer et s’enrichir au contact des autres et de leur savoir.

Le quadrivium, lui, va permettre au compagnon de construire, de bâtir en commençant par la maîtrise du calcul et la maîtrise du trait. La conception intellectuelle alliée à la règle et au levier  va le libérer de la pesanteur de la matière au sens propre comme au sens figuré, ainsi l’esprit n’est plus prisonnier de la matière et sépare le subtil de l’épais.

 

L’arithmétique, la géométrie, l’astronomie, la musique,  sont aussi des invitations aux voyages et aux découvertes ; chacun de ces arts ou de ces sciences, va accompagner graduellement celui qui veut s’éveiller à  la connaissance, tant visible qu’introspective. Il va devoir travailler sans relâche sur lui-même, œuvrer de bas en haut, monter vers la lumière, sans jamais oublier ses racines ;  au travers de cette volonté d’apprendre, s’instruire et grandir, il devra toujours garder à l’esprit la notion de PARTAGER, et c’est ainsi, qu’en tendant sa main, il ouvrira ses sens, il ouvrira son cœur. 

Le cartouche est quant à lui posé contre le plateau du second surveillant, d’abord parce que la beauté est le signe de l’apprenti et parce que grâce aux arts libéraux il pourra transmettre la tradition de nos symboles.

 

Le quatrième voyage est effectué avec la règle et l’équerre. La règle est,  et sera toujours présente dans toutes les actions du Franc-maçon. Par contre, l’équerre n’intervient qu’à la fin pour vérifier si le travail réalisé est conforme à l’objectif fixé, celui-ci n’étant pas la pierre cubique en elle-même, mais bien son intégration dans l’édifice. 

Lors de ce voyage, on lui propose de découvrir les noms de grands initiés : Solon, Lycurgue, Pythagore, qui, en leur temps,  se sont efforcés de répandre leurs enseignements, sous une forme exotérique, afin que chaque initié en comprenne le sens ésotérique. L’exotérisme étant la lecture naturelle qui en découle, alors que l’ésotérisme est une lecture qui ne peut être décryptée qu’à l’aide de clés, donc par des initiés.

Ces grands initiés ont donné aux  hommes des indications pour obtenir le bonheur de l’âme, mais il est important de savoir quels sont leurs cheminements et le contenu de leurs messages. Là, les sens jouent un grand rôle, car il est nécessaire de toucher, sentir, entendre ce qu’ils ont à nous dire, et si leurs noms sont adossés au plateau du premier surveillant, c’est parce qu’il incombe à ce dernier de guider le Compagnon dans sa quête sur  le chemin de cette lumière. Le tout conclu par INRI rappel du principe des R+C et d’une règle universelle de la nature    c est par le feu que la nature se renouvelle  ….

 

Le cinquième voyage est effectué les mains libres ; l’initié ainsi affranchi, est  incité à voyager, à s’ouvrir au monde, à former un plan de conduite, qui dépasse le domaine de la manifestation formelle  avec son ouverture sur l’au-delà.

Certains rites adjoignent à ce cinquième et dernier voyage, une truelle. Elle doit permettre au Compagnon d’introduire entre les pierres, le mortier qui doit les lier fortement. Ce mortier n’est autre que l’estime réciproque sur laquelle est fondé l’amour fraternel des Francs-maçons. Elle devient alors le symbole de cette force qui rapproche les cœurs des hommes et apporte dans nos rangs l’harmonie, l’union et l’amitié, pour que triomphe l’esprit de solidarité et de fraternité.

C’est au plateau du Vénérable Maître, qu’il trouve le dernier cartouche avec la mention « Gloire au Travail ».

Cet emplacement pour qu’il se souvienne qu’il travaille de midi à minuit, lorsque le soleil va de l’orient à l’occident, mais aussi, pour rappeler à celui qui aspire au compagnonnage, qu’il devra travailler sans relâche, que ce travail initiatique demandera beaucoup d’efforts, de temps et d’humilité, pour continuer à mieux se connaître, à parfaire le travail sur soi qu’il a entrepris pendant son apprentissage.  

 

La fin des cinq voyages est marquée par la découverte de l’étoile flamboyante, guide du Compagnon qui sort des ténèbres de l’apprentissage, et qui  parcourt le chemin qui mène vers la lumière.  Elle est éclairée à l’Orient, à la place du Delta Lumineux ; elle siège au-dessus du Vénérable Maître, et l’on peut lire en son centre la lettre ‘G’, qui suscite bien des réflexions sur sa signification, symbole peut-être de la démarche du Compagnon.

Au moment de la consécration du nouveau Compagnon, cinq coups de maillets sont frappés sur l’Epée flamboyante, tenue au-dessus de sa tête. Le Vénérable Maître lui rabat alors la bavette de son tablier et lui dit qu’étant devenu Compagnon, il doit dorénavant la porter ainsi.  

 

Pour terminer, je dirai que ces cinq voyages ont rappelé au nouveau Compagnon de poursuivre l’ennoblissement de ses sentiments, sans pour autant que la raison et la science prennent le pas sur les nobles aspirations de son cœur. Sa quête du savoir ne devra jamais altérer sa compassion, ainsi, il affinera son caractère, et la pierre cubique harmonisée en ses lignes qu’il symbolise, pourra-t-elle dès lors, prendre place dans la construction idéale du Temple de l’Humanité.

Pour entamer son périple, on ne saurait que trop lui recommander cette très belle devise : «  Ne pas asservir, ne pas se servir, mais servir », car tous les progrès ne sont pas forcément bénéfiques, et de méditer en toute humilité, cette sentence de Rabelais : « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme ».

Partager cet article
Repost0
22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 12:22

pour une accession au Sacré.


Avant même de développer la mort de notre Mait :. Hiram et la nécessité de cette mort , il me semble judicieux de planter le décors.

   Dès notre entrée en F\M\, nous nous accoutumons à l’idée de mort et de renaissance.


Dans notre première épreuve dans le cabinet de réflexion, la mort est déjà présente. Le crâne et le testament philosophique nous invitent déjà à nous libérer de composantes profanes, matérielles, intellectuelles, qui parent notre ego.

Mais à côté de ces symboles de mort, nous retrouvons le coq annonciateur de la lumière qui nous rappelle que passer une certaine mort permettra sans doute de renaître à une vie nouvelle. Et si jamais je doutais, la racine latine « sacer » qui accompagne le nouvel initié à toutes ses étapes de progression initiatique m’amène à s’intéresser sans cesse aux différents niveaux de conscience qui jalonnent l’accession vers le Sacré.

 

Sacer (« qui appartient au service divin ») est à l’origine de « sacré », « sacrifice » (sacrum facere=rendre sacré l’objet du sacrifice)  et « sacerdoce » (sacerdotum : dire le sacré, enseigner le sacré). Notons également qu’il existe une grande proximité étymologique entre sacré (sacer, sacratum) et « secret » (secretum) puisqu’il s’agit dans l’un et l’autre cas de ce qui est mis à part.

Pour le Larousse, dans l’interprétation des phénomènes religieux, le sacré est le caractère de ce qui transcende l’humain par opposition au profane (profanum=devant le temple). « Sacré » = qui a rapport avec le divin, qui doit inspirer un respect absolu, inviolable. On voit que pour ce dictionnaire, sacré appelle la religiosité !  Sont donc considérés comme sacrés, les objets, les lieux et les rites destinés à un culte. Pour le Gaffiot, la racine latine « sacer, sacra, sacrum » signifie saint, sacré, consacré à une divinité. Pour Julien Ries, l’expérience du sacré implique la découverte d’une réalité absolue que l’homme perçoit comme une transcendance. Les romains donnaient à « sacer » le sens de « consacré aux dieux » mais aussi de « chargé de souillures ». Le tout désigne donc ce qu’on ne doit pas toucher. Notons que cette ambivalence se retrouve de nos jours dans le mot sacré.

 

C’est Otto Höfler, ( philosophe national socialiste ), qui a mis en évidence l’importance du sacré dans la vie de l’individu comme dans les formes archaïques d’organisation de la société ( cf sociétés secrètes des Allemands en 1934). Pour Emile Durkheim, ( père fondateur de la sociologie francaise et auteur notamment d’un traité sur le suicide ), le sacré apparait comme ce à quoi on accorde un respect tout particulier. C’est le terme qui définit les choses ou les êtres que des interdits protègent ou isolent, ce en quoi elles se distinguent des choses profanes. Durkheim  cite le drapeau national dont la profanation est un acte grave pour illustrer son propos sur le sacré.

 

Mircea Eliade, ( philosophe et historien des religions ),tout comme Claude Levy-Strauss ont démontré dans leurs travaux sur les civilisations primitives, combien l’être humain a un besoin naturel de sacré et de sacraliser des lieux, des gestes, des fonctions et des rites, voire des personnes. Le culte des ancêtres présent dans toutes les civilisations, participe de cette démarche. L’homme a de tout temps eu besoin de cette dimension spirituelle, subjective, qui donne de l’importance aux êtres, aux lieux, aux gestes, aux rites ; ils nous font émerger de l’espace et du temps ordinaires.

Pour Jean-Jacques Wunenburger, ( philosophe et chercheur à Lyon3 ), « le sacré  est un vécu émotionnel qui nous met en présence d’une puissance qui nous dépasse. (…) Le Sacré est l’autre versant de l’existence, une structure médiatrice qui nous permet de nous arracher à la vie, qui nous permet une transition vers une autre entité.

En fait, le sacré a un statut de médium, intermédiaire entre le monde du quotidien et le monde divin, un espace transitionnel qui nous ouvre une lumière et nous permet de monter. (…) Le sacré exige des portes qui s’ouvrent et qui se ferment. Il a besoin d’être canalisé. (…) La pratique du sacré ne peut faire l’économie d’un certain nombre de contraintes, comme la ritualisation et l’interprétation symbolique»

L’étymologie latine renvoie donc aux Dieux. Est sacré ce qui appartient aux dieux, à la déité, au divin. Mais qu’est ce que le divin ? C’est le non humain. Quel non-humain ? Soit ce qui est en deçà de l’humain (c’est l’immanence du sacré) soit au-delà de l’humain (c’est la transcendance du sacré).

Le sacré relie l’immanent au transcendant en passant par le centre de l’esprit humain.

Pour l’impétrant que j’étais lorsque j’ai frappé à la porte du Temple, le sacré était pour moi de l’ordre du religieux :

  •  un lieu sacré était un lieu de culte dont le nom diffère selon les religions (église, synagogue, mosquée…) ;
  • les objets sacrés : des objets de culte. Je connaissais la musique sacrée écrite pour des cérémonies religieuses (messes, requiem etc.), l’art pictural sacré (peintures, sculpture, architecture…), les livres sacrés des différentes religions et philosophies.

Ce n’est que depuis que mon engagement sur le chemin initiatique que j’ai compris que le religieux n’est qu’une des possibles gestions du sacré, terme qui existait bien avant les religions notamment celles du Livre.

J’ai découvert un lieu sacré, le Temple, un Temps sacré (entre midi et minuit, mon âge de 3 ans), des mots sacrés  et j’ai bien réalisé qu’on était hors du cadre de la religion puisque toutes y étaient représentées (pas de dogme, pas de sacrement) et que les mythes que nous vivions étaient une façon différente de faire vivre le sacré .

 

Bien sur, la prestation du Serment du candidat à toutes ses progressions , engagement individuel et solennel, a un caractère sacré évident.

 

Lors des 3 premiers degrés,  le Temple devient un espace sacré quand le Volume de la loi sacrée est ouvert, quand les outils sont dévoilés. En dehors de ce temps, le lieu redevient profane et ordinaire

Pour Claude Canion, « la franc-maçonnerie régulière présente un caractère sacré évident en raison du théisme qui constitue son fondement essentiel. Véritable école d’éveil, elle suit une autre voie que la religion , dont l’ésotérisme constitue le fil conducteur mais dont le but est tout aussi sacré.

Et c’est ainsi que dès le  début de notre planche, nous avons compris et intégré que la mort est nécessaire afin de mieux renaître.  Et  comment parler de la mort d’Hiram sans revenir à sa propre élévation.

Lors de cette cérémonie, j’entrais à reculons et m’éloignais de l’étoile : plus rien n’était plus à sa place.
Mais pire encore et chose horrible, on me soupçonnait d’être un mauvais Compagnon.
J’étais suspect et j’ai dû apporter la preuve de mon innocence et cela malgré que « Mes mains  fussent pures et mon tablier sans tache ».

Après cette vérification, une nouvelle épreuve m’attendait : l’ordalie ( le jugement du Divin ) . Par la marche du Compagnon, je me retrouvais dans l’équerre à la tête d’un corps et là, horreur, on me montrait le cadavre du meilleur de nos Frères notre très respectable maitre « Hiram ».
   Alors, pour preuve de mon innocence, par le «jugement de Dieu » on me fît enjamber le corps par une marche de trois pas en arc de cercle et traçant un volume.

 

Remarquons que jusque là, tous nos pas étaient horizontaux, dans l’axe pour les apprentis, dans le plan pour les compagnons : inconscience, transgression première ou audace ?

La nouvelle dimension dans cette marche du maître appelle à la verticalisation de l’esprit ce qui nous est rappelé par la notion de « passer de l’équerre au compas ».

   Après cette épreuve, le V\M\ commença le récit des circonstances du crime qui avait été commis.

   Avant d’aller plus loin, arrêtons-nous sur cette notion de crime que je nomme plutôt assassinat. Assassin est de la famille de l’arabe hachich et de son dérivé hachuchiya « buveur de hachisch » nom donné aux membres d’une secte du XIè s. que leur chef fanatisait en leur faisant boire du hachisch et qui, assassinaient souvent des chefs chrétiens ou musulmans.
   Et, en droit pénal, la définition d’assassinat est un homicide volontaire avec préméditation ou guet-apens.
Notre rituel nous donne l’information suivante :
« Les conspirateurs, au nombre de trois, se placèrent à chacune de ces portes, afin que si le Maître échappait à l’un il ne pût éviter les autres. »

Nous sommes bien dans une notion de guet-apens, donc d’assassinat.


Et là plusieurs questions se posent à moi :

- Comment Hiram savait-il que ces trois Compagnons n’étaient pas encore prêts ?
- Pourquoi ne pas avoir donné un faux mot de passe ?


   Je crois aujourd’hui que les réponses à ces questions, nous viennent de l’acte même et de la menace faite par ces trois mauvais compagnons.
   En effet, par cette attitude, ils représentent l’ignorance, le fanatisme et l’ambition, qui correspondent à des traits et à des pulsions de tout homme obstiné par des objectifs de puissance et de gloire, ou simplement imbu de satisfaction personnelle imméritée.

Attitudes que nous cherchions à dominer pour vaincre notre propre nature et avancer sur le chemin de la vérité : « Que venons-nous faire ?  Vaincre nos passions … »

Imaginons que les trois mauvais Compagnons aient obtenu le mot du Maître.
Ils auraient le savoir, mais serait ce suffisant ?
« Posséder » le savoir est certes nécessaire, mais non suffisant. Il nous faut aller plus loin pour  découvrir la connaissance, qui ne s’approprie ni par la force ni sans mérite.
Les trois mauvais Compagnons n’auraient donc créé que confusion, désordre et les travaux seraient très vite remplacés par le chaos.

Soudain, les deux surveillants m’ont renversé dans le tombeau après que j’ai reçu à mon tour les trois coups transgression ultime des trois mauvais Compagnon ;
Le 1er  coup avec la Règle qui pourrait symboliser la loi que le mauvais compagnon a transgressé (CORPS).

Le 2ème coup avec la Pince sur la nuque domicile de la transmission de la pensée (AME)
Le 3ème coup fatal avec le Maillet, sur le front, siège de l’intellect (ESPRIT)

On me rectifie au sens prope  comme au sens figure car j’ai besoin d’être débarrassé des scories encore présentes avant d’espérer aller plus loin, franchir cette porte dont le gardien est le VM en chaire

Je suis allongé dans ce tombeau ou devrais-je parler d’athanor ?  … car en effet, c’est une véritable alchimie qui s’opère en nous.

   « La chair quitte les os », nous dit le Second Surveillant qui essaie de soulever le corps par l’attouchement de l’apprenti. Mais impossible, l’état de putréfaction est déjà très avancé.

   « Tout se désunit », nous dit le Premier Surveillant, qui à son tour tente de soulever le corps par l’attouchement du compagnon. Mais là encore, en vain. Il ne reste plus que l’os et le processus de dissolution est en œuvre.

   Alors pour retrouver la verticalité le T.V.M. déclare : « Souvenons-nous, mes Frères, que seuls, nous ne pouvons rien. Aidez-moi ! » 
   Et c’est ainsi que le V.M., avec l’aide des deux Surveillants et grâce aux cinq points parfaits de la Maîtrise, attire à lui le cadavre.

 Il lui souffle à voix basse M :. B :.  au rite de MM et « MOABON » au REAA - mot sacré substitué pour l’un comme pour l’autre.  Il est à noter que  Moab signifie en hébreu « issu du père » et ben « fils du père » . Il est donc question de fait resurgir la vie et redonner corps à l’esprit.

       Cette mise en pratique est l’exaltation symbolique du rassemblement de ce qui est épars;

C’est  le début du coagula alchimique.

 

Le mythe d’Hiram a été très souvent abordé et a conduit à de nombreuses interprétations. Maître Jacques et le Père Soubise travaillent sous sa direction à Jérusalem.

La mort d’Hiram apparaît en 1730 dans La Maçonnerie disséquée de Samuel Pritchard. Rompant avec la stricte Maçonnerie de métier et tout en s’appuyant sur les faibles traces des textes sacrés, une magnifique légende a été créée plaçant la mort d’Hiram sur un plan initiatique, ayant pour thème la mort et la résurrection. Influence de la mort du Christ ?

Ou de celles d’Osiris, de Maître Jacques, provenant du complexe d’Œdipe ?

Nous n’avons aucun document sur l’origine du récit mais cet homme instruit meurt injustement sous l’effet d’une violence aveugle.

N’est-ce pas un sacrifice permettant à l’architecte de devenir le « Maître éternel » ?

Les trois mauvais compagnons qui ne bénéficient pas du mot du Maître, sont la cause inconsciente de sa résurrection : « Le Maître est retrouvé et il reparaît plus radieux que jamais ».

On songe à la mort annuelle du roi, ce qui permet la renaissance de la végétation, la fertilité du pays : Frazer a développé les aspects de ce mythe.

On évoque peu en cette fin des travaux un « sacrifice de fondation » où un être était sacrifié pour assurer la stabilité de l’édifice, ni celui du maître architecte qu’on tue afin qu’il ne puisse communiquer les secrets de sa construction. Nous sommes à l’achèvement d’un temple dont les plans ont été établis par Dieu et où tout est sacré : Nous nous élevons vers des valeurs spirituelles.

Cependant cet édifice est-il absolument pur ?

Sacré il ne peut être construit que par une main-d’œuvre « libre et de bonnes mœurs » instruite dans la religion juive.

Or le peuple d’Israël jusqu’ici nomade ne sait pas réaliser de tels travaux, il a recours à des ouvriers compétents venus de différentes régions mais qui adorent un autre Dieu : Ces ouvriers immigrés, avec un chef Hiram lui-même étranger par son père, peuvent-ils construire valablement pour un Dieu qui leur est extérieur ?

Le sang d’Hiram peut être un sacrifice qui remédie au sacrilège : Est-il le bouc émissaire ? Jésus est frappé à mort à cause de nos péchés. Ainsi nous sommes les véritables responsables de ces drames.

Cette légende a pu être connue des constructeurs médiévaux, mais nous n’en avons aucune preuve. Dans la légende des Quatre fils d’Aymon, Renaud de Montauban est tué car ce compagnon trop fort, trop parfait, trop travailleur, risque d’apporter un préjudice à leur profession. En 1723, les Constitutions d’Anderson ne mentionnent pas la mort d’Hiram ; l’édition de 1738 paraît l’évoquer avec ce vague troisième degré établi à Londres en 1726, mais en effet c’est dans le manuscrit Graham de 1726 que l’on trouve la mention du cadavre relevé. Le rituel des « Trois Coups Distincts » évoque une cérémonie semblable qui aurait été pratiquée par les loges des Ancients, donc vraisemblablement avant 1717. En réalité ce n’est qu’en 1730 que la mention du meurtre d’Hiram apparaît dans Masonry Dissected de Prichard. Les êtres qui apportent l’amour meurent sous la violence, comme Abel, Osiris, Maître Jacques, mais aussi comme Gandhi et principalement Jésus.

Il peut paraître qu’Hiram n’a pu ou n’a su transmettre sa connaissance et qu’ainsi une quête doit débuter pour rechercher tout indice sur la Parole qui semble perdue.

Tout risque de disparaître avec cette mort. Il est cependant dit « que le maître est retrouvé entre l’équerre et le compas et il parait plus radieux que jamais » ; il n’a aucune apparence de souffrance ou de regret mais exprime l’image du repos, après le travail bien accompli.

 

On donne des nombres bien symboliques à la tombe de l’architecte : Trois pieds de large, cinq de profondeur et sept de long. A la tête du tombeau est placée une branche d’acacia et une équerre ouverte à 90° sur l’occident ; le compas placé aux pieds est également ouvert vers l’occident.

Avec la mort d’Hiram, la franc-maçonnerie, plongée dans le deuil, revêt son temple de tentures noires. Le Vénérable descendu de son trône et ses deux surveillants jouent les rôles des trois félons », « trois mauvais compagnons » qui cependant appartiennent à l’ordre en recevant deux investitures. Les trois mauvais compagnons prennent les noms d’Ignorance, Fanatisme et Ambition, ou Jubelas (à la porte du Sud), Jubelos (à celle de l’Ouest), Jubelum (à la porte de l’Est) ; d’après Gérard de Nerval ce sont Olem, Sterkin, Hoterfut. Leurs noms varient selon les rites ; on trouve Jubela, Jubelo et Jubelum ; Giblon, Giblas et Giblos ; Abiram, Romvel et Hobden ; Starke, Sterkin et Oterfut… Ceux-ci expriment des vices caractéristiques : Ils n’ont pu s’intégrer dans l’esprit de la recherche et ils se révoltent contre leur Maître qui subit un échec dans sa maîtrise. Etrangement ces meurtriers sont représentés par les trois premiers officiers de la loge.

D’après le document Latonia cahier 12. (Maçonnerie des Hommes, Kloss XXXIV – 2p.107-127), intitulé Histoire des trois Elus Irlandais, il semblerait que les trois meurtriers ainsi désignés aient donné naissance à un système de trois grades. Il faut qu’il y ait un crime rituel pour qu’Hiram accède à sa véritable dimension. Les trois mauvais compagnons abattent leur maître avec trois nobles instruments : La règle qui l’atteint au bras droit, l’équerre qui le touche au cœur ou à l’épaule gauche, le maillet qui l’assomme, ce coup étant porté à la tête. Enterré furtivement par ses meurtriers, le corps étant bien orienté avec les pieds à l’Est, il n’est découvert que grâce au rameau d’acacia.

Connaître l’acacia indique que l’on est initié aux mystères du 3e degré.

Comme le suggère Michel Saint-Gall la mort d’Hiram paraphrase la mort du Christ qui elle-même apparaît selon les plus antiques civilisations dans le trépas d’un dieu.
Celui qui est exalté au 3° degré devient Hiram et il est couché dans un cercueil, les pieds à l’Orient, la tête à l’Occident, comme le défunt entre dans une église.

Hiram, symbole de la connaissance toujours renaissante, par sa mort rituelle devient le prototype de l’initié alors que sans ce drame affreux il ne serait resté qu’un ouvrier habile qui aurait eu 170 000 ouvriers sous ses ordres. Mais ce grand architecte serait mort comme un simple mortel, à qui on aurait peut être rendu des honneurs éphémères, alors que maintenant il revit dans chaque nouvel initié…

On établi une correspondance entre les morts d’Hiram et d’Osiris, plus particulièrement au RER (Régime Ecossais Rectifié), alors qu’au rite Emulation on ressent une influence Compagnonnique bien que cette légende ne semble y apparaître que tardivement.

Cependant aux degrés suivants on lui construit un mausolée et on s’interroge, non plus sur sa renaissance, mais sur le fait de la perte de la Parole et l’inachèvement du Temple dont les plans paraissent égarés.

Ce sacrifice crée une rupture dans le ternaire Salomon, Hiram de Tyr et Hiram Abi : Il faut être trois pour ouvrir le coffre, pour former le triangle mystérieux, pour posséder le Mot qui paraît être perdu puisque la parole ne circule plus.

 

Nous voici dans les ténèbres. Pour retrouver l’éclat premier il est nécessaire de reconstituer ce ternaire : le récipiendaire se substitue à Hiram Abi, subit le sacrifice mythique, connaît l’acacia signe d’immortalité et le mot « substitué » qui lui permet d’entreprendre la quête de la Parole hélas ! perdue.

Grâce au mythe, Hiram devient l’homme parfait, l’ouvrier modèle et il prend la stature du grand initié, du Maître dont la mort alimente les premières légendes des Hauts Grades pour atteindre le Centre spirituel connu par Hiram.

Mais j’était innocent, alors pourquoi me sacrifier à cette mort  ?

Comme toujours dans notre Rite, cette mort est nécessaire pour notre élévation vers l’Esprit.
Ainsi, par son sacrifice, le compagnon provoque une hiérophanie, c’est à dire une irruption du sacré dans le profane qui le transcende. Cette prise de conscience d’un passage à quelque chose de supérieur, permet de vaincre toute forme d’angoisse face à la mort. Ainsi « La vie est dans la mort et la mort est dans la vie »

 

Cette mort nous permet la maîtrise des contraires (vie et mort, victime et tortionnaire, les trois lumières et les trois mauvais compagnons).

Conclusion

Tout ce qui vient d’être dit permet-il de conclure que la mort d’Hiram, est-elle nécessaire ?
Oui, la mort d’Hiram me semble nécessaire.

Sans cette mort, cette mort acceptée, le seul voyage du suspect (l’enjambement du cadavre) ne pourrait se faire, ce dernier ne pouvait passer de l’état de suspect à celui d’Initié.
      A celui d’Initié, car cette mort, de par les outils utilisés par les trois mauvais compagnons, s’effectue sur les trois plan de l’Etre : Corps – Ame - Esprit

La transgression primordiale fonde le mythe et rassemble les hommes dans la mémoire de la tradition dans un processus de filiation.
Le fils renaît dans le père et c’est ainsi que tous les Maîtres reprennent vie nouvelle en revivant le sacrifice de Mait:. d’Hiram, notre père à tous.
Hiram l’homme fidèle au devoir court vers sa mort plutôt que faillir à sa tache .

 

La légende d’Hiram nous pose une vraie question. Le sacrifice de soi, la mort à soi-même que prônent les morales, les philosophies, les religions et la franc-maçonnerie elle-même ne peut être considéré comme l’écrasement devant l’autre ou comme la soumission à un surmoi légaliste et culpabilisant.

La signification est différente. Mourir à soi-même, se sacrifier, c’est perdre le narcissisme primitif qui rend l’homme inapte à toute vraie vie, à tout échange sincère avec autrui.

C’est passer du stade objet, soumis à des interdits et à des tabous, au stade sujet, autonome, libre, responsable, volontaire, capable de s’aimer profondément et d’aimer profondément l’autre.

C’est là le véritable sens de la résurrection ou de la renaissance qui font de nous des maçons libres après avoir sacrifié le vieil homme.

La voie initiatique entraine pour chaque initié, une ascèse longue et pénible, nécessitant de nombreux sacrifices dont celui de l’égo, mais qui aboutissent à la pleine réalisation de l’être.

 

Le Temple est un lieu sacré et un lieu de sacrifice où nous venons sacrifier notre orgueil, nos ambitions, nos préjugés. Le récipiendaire tue en lui l’individu qu’il était, qu’il veut remplacer par celui qu’il souhaite devenir et qui est en train d’émerger. Cette mort symbolique s’adresse à la totalité de l’être : physique, émotionnel et mental. Celui qui renaitra devra donc renouveler ses actions, ses sentiments et ses pensées.


 

Partager cet article
Repost0